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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 12:57

 

 

Candidat de gauche, il prend la précaution de se différencier d'Hugo Chavez.

Les Péruviens désignent dimanche leurs députés et leur président. Parmi les cinq candidats principaux à la magistrature suprême, Ollanta Humala, 48 ans et lieutenant-colonel à la retraite, apparaît comme le favori.

Face à lui se présentent la fille de l'ex-président Alberto Fujimori, Keiko Fujimori, Alejandro Toledo, 65 ans, qui a été président de 2001 à 2006 et Pablo Kuczynski, 72 ans, premier ministre libéral en 2005-2006. Alejandro Toledo et Pablo Kuczynski se disputent les voix du camp conservateur représenté par le président actuel, Alan Garcia. Keiko Fujimori, qui est sénatrice, tente de redorer l'action de son père à la tête du pays. Celui-ci a été condamné à vingt-cinq ans de prison pour crime contre l'humanité commis pendant sa présidence (1990 à 2000). Il luttait alors contre une guérilla particulièrement puissante, le Sentier lumineux. Le dernier sondage Ipsos crédite Ollanta Humala de 28 % des voix, Keiko Fujimori de 21 % et Alejandro Toledo et Pablo Kucynski de 18 %.

Candidat malheureux en 2006 contre le président conservateur actuel, Alan Garcia, Ollanta Humala se positionne ouvertement à gauche, mais prend la précaution, contrairement au précédent scrutin qu'il avait perdu, de marquer ses distances vis-à-vis du Vénézuélien Hugo Chavez. Le leader vénézuélien semble en effet en perte de vitesse sur son propre continent. Il est en difficulté chez lui après une législative perdue en septembre dernier et une situation économique paradoxale qui fait de son pays le seul de la région en récession avec Haïti malgré des revenus pétroliers confortables. Ces principaux alliés, le Bolivien Evo Morales et l'Équatorien Rafael Correa, sont en difficulté face à des revendications indigénistes qu'ils ont eux-mêmes contribué à développer, mais auxquelles ils peinent à répondre.

Conseillers brésiliens 

Ollanta Humala a donc décidé, à l'image du président salvadorien, Mauricio Funes, de se positionner résolument à gauche mais hors «socialisme du XXIe siècle». Les conseillers de l'ancien président brésilien Lula ont probablement aidé à ce changement de stratégie par rapport à 2006. L'expert en marketing politique, Joao Santana, qui a accompagné Lula lors de son accession au pouvoir au Brésil en 2002 a envoyé au Pérou plusieurs de ses assistants. Objectif : adoucir l'image de Ollanta Humala pour capter les votes de la classe moyenne que l'image «révolutionnaire» du candidat de Gana Peru pouvait inquiéter.

Tous les candidats partagent le même constat : l'unité du Pérou est menacée à la fois par les inégalités et le trafic de drogue qui génère une économie parallèle très difficile à contenir. Le Pérou est en passe de devenir le premier producteur de cocaïne devant la Colombie. Malgré une extraordinaire croissance de 6 % en moyenne depuis dix ans et de 8,78 % en 2010, le pays est au 23e rang sur 26 en Amérique latine pour l'accès au réseau sanitaire. Le second tour se déroulera le 5 juin prochain.

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