Àtrois jours du scrutin crucial en Grèce, le président français est intervenu dans le débat électoral. Il a accordé une interview à Olga Tremi, la présentatrice vedette du 20 heures de la chaîne privée Méga, dans laquelle, tout en niant vouloir intervenir dans le débat, il a appelé les Grecs à faire très attention à leur choix de dimanche. Sinon, le danger guette… Quel sorte de danger ? La sanction : être obligés de quitter la zone euro. Tout en niant vouloir donner des leçons, M. Hollande nous a prévenus : attention, sinon… Avec tout le respect que j’ai pour le nouveau président des Français, il faut quand même lui signaler l’état de délabrement dans lequel se trouve déjà la Grèce. Par exemple, dans plusieurs hôpitaux manque le matériel le plus élémentaire (pansements, seringues…). Sait-il que, dans les écoles, cette année, les élèves n’avaient pas de livres, que le système de Sécurité sociale s’est effondré en raison des politiques de rigueur appliquées sans aucun égard pour les plus faibles qui aujourd’hui se trouvent obligés de payer leurs médicaments ? La perspective d’une sortie de la zone euro ne réjouit personne mais comment demander aux gens, qui sont au bout du rouleau, de voter pour ceux qui veulent continuer la même politique ? Le président de la République française a parlé avec respect pour le peuple grec – rien à voir avec l’air hautain de plusieurs représentants non élus de l’Union européenne qui ont tendance à traiter le peuple grec comme un gosse mal élevé. Mais, au fond, il n’a pas dit autre chose qu’eux : vous devez continuer la même politique, sinon, exit de la zone euro ! L’enjeu de ce scrutin est tout autre : soit on prend les mêmes et on continue dans la voie tracée par le FMI, la BCE et la Commission, la voie de la rigueur, des baisses de salaires, des pensions, etc. ; soit on décide de changer radicalement de politique en mettant l’accent sur le retour de la croissance, la solidarité, l’emploi. De cette façon le peuple grec deviendra le nouveau paradigme pour les peuples européens. Le paradigme selon lequel on peut rejeter les diktats des marchés, des banques et de leurs représentants. François Hollande vient d’être élu avec le slogan : « Le changement, c’est maintenant. » Justement, Monsieur le président, dimanche, en Grèce, on va tout changer !
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