Citations de Rena Douro
« La Grèce a besoin de réformes structurelles. Mais c’est Syriza qui est la mieux placée pour les conduire ».
« La première chose à faire dans une région qui, comme tout le pays, est ravagée par une crise humanitaire due à l’austérité imposée par la coalition gouvernementale, c’est de venir en aide à nos concitoyens les plus démunis. Pour faire cela, et marquer clairement les priorités de la nouvelle présidence, le budget alloué aux diverses aides a été augmenté de plus de 600 %, passant de 1,9 à 13 millions d’euros. Cela va permettre de loger des familles, de donner de l’eau et de l’électricité à des familles qui n’y ont plus accès, etc ».
« Le défi posé par le scrutin de ce 25 janvier ne concerne pas seulement la Grèce et son économie. Il est posé à toute l’Union européenne (UE). Soyons clairs : tirons, avec Mme Lagarde, le bilan des politiques du FMI. En Grèce et avant elle, dans d’autres pays. Il est désastreux. Cette crise de la dette doit nous offrir l’occasion historique de réorienter l’UE, d’opter ensemble pour d’autres choix. Mme Lagarde a raison, il faut procéder à des réformes structurelles. Pourquoi la troïka, qui contrôle le gouvernement grec, qui se trouve ici depuis cinq ans dans une posture néocoloniale, n’a-t-elle pas encouragé de telles réformes ? Pourquoi ne se sont-ils pas attaqués à la corruption, aux cadeaux fiscaux ? Seuls les retraités et les travailleurs ont payé l’addition, avec la compression continue des pensions et des salaires. Nous sommes ici, à Athènes, dans une capitale européenne. J’ai trouvé, en arrivant à la tête de la région Attique, un système de gestion des déchets archaïque, digne du XIXe siècle. Depuis des années, nous payons des pénalités à Bruxelles, faute de respecter les normes européennes dans ce domaine. Certains quartiers sont privés d’adduction d’eau, d’électricité. Oui, la Grèce a besoin de réformes structurelles. Mais c’est Syriza qui est la mieux placée pour les conduire. Pas la Nouvelle Démocratie et le Pasok (social-démocrate) ».
« Nous avons révisé le budget régional, réorienté des crédits pour tisser un réseau de solidarité au service des familles que l’austérité a précipitées dans la pauvreté. Nous consacrons 2,5 millions d’euros au plan Électricité pour tous, cofinancé par l’UE et destiné aux foyers ayant subi des coupures suite à des impayés. Mais cela ne suffit pas. Nous ne pouvons pas nous en tenir là. Notre programme est tourné vers la croissance, le développement. Dans la région la plus peuplée de Grèce, nous devons impérativement endiguer le chômage et initier, avec l’appui d’un gouvernement de gauche, des politiques créatrices d’emplois ».
« Nous sommes lucides. Nous ne considérons pas que 30 % de l’électorat grec s’est soudainement converti aux principes de la gauche radicale. Cela dit, le vote pour Syriza n’est plus seulement l’expression d’une protestation. Ce n’est pas un vote de désespoir. Syriza ne s’est pas non plus transformée en nouveau Pasok. Revenons en arrière. En octobre 2009, lorsque le premier ministre Pasok Georges Papandréou assurait « il y a de l’argent disponible » pour faire face à la dette, lorsque Kostas Karamanlis plaidait pour des mesures d’austérité drastiques, Syriza, qui dépassait à peine les 4 %, posait déjà le bon diagnostic. Nous affirmions alors qu’il était impossible de surmonter cette crise de la dette sans nouveaux emprunts, tout en appelant à la plus grande prudence sur les conditions. Nous mettions déjà en garde contre le choix de l’austérité qui n’a jamais, nulle part au monde, allégé le fardeau de la dette. Enfin, pour nous, cette crise ne pouvait se résumer à sa dimension nationale. Nous étions face à une crise européenne ! À cette époque, MM. Papandréou et Karamanlis, le Pasok et la Nouvelle Démocratie méprisaient nos arguments. Cinq ans plus tard, tout le monde peut constater que les politiques d’austérité n’ont pas permis de résorber la dette. Ni en Grèce ni ailleurs. Nous n’avions pas d’argent, donc nous avons eu recours à l’emprunt. Mais avec des conditions dont les résultats sont tragiquement visibles dans la société grecque. Enfin il est évident que cette crise ne s’arrête pas aux frontières de notre pays. Les Grecs ont la mémoire longue. Ils savent qui a eu, dès le départ, la lecture la plus rationnelle de cette crise. Ils voient aujourd’hui dans Syriza le seul acteur politique capable de surmonter enfin cette crise de la dette et de guérir la crise démocratique dont le symptôme le plus inquiétant est le poids d’Aube dorée. Nous désigner comme des anti-européens obsédés par la sortie de l’euro n’a pas de sens. Les questions que nous posons sont posées à toute l’UE. Une victoire de Syriza peut être le déclencheur de nouveaux choix politiques. Le Grèce est le premier pays d’Europe à avoir expérimenté des recettes jusque-là réservées au tiers-monde. Elle peut, demain, devenir le premier pays d’Europe à emprunter une voie originale pour sortir de la crise. Ce combat ne sera pas aisé. On ne nous laissera pas si facilement prendre les bonnes décisions. Je le sais pour rencontrer moi-même de sérieux obstacles, comme présidente de région, depuis que j’ai gagné les élections ».
« Depuis longtemps, les sondages montrent l’aspiration sans cesse croissante de la société à un changement profond envers les politiques suicidaires d’austérité imposées par les créditeurs et appliquées par les gouvernements successifs depuis le début de la crise. Il est désormais clair pour tout le monde que, lors des prochaines législatives, quand elles auront lieu finalement, le pays va prendre son destin en main et changer de cap politiquement. Ce sera un changement immense tant pour la Grèce que pour l’Europe, et c’est pourquoi tout va être tenté par le gouvernement actuel pour l’arrêter, même si cela consiste à déstabiliser le pays. Mais le peuple mettra fin aux politiques d’austérité par les urnes ! Nous sommes en train de construire une coalition aussi large que possible. Cela fait maintenant plusieurs mois qu’Alexis Tsipras a appelé tous les citoyens qui ne veulent plus des politiques menées depuis 4 ans à passer outre les clivages politiques traditionnels pour sauver notre société et le pays ».
« Depuis le début de la crise, notre position est claire : il faut résoudre le problème de la dette de façon politique. Il faut organiser une conférence internationale pour résoudre ce problème pour tous les pays européens. Cela a été fait en 1953 à Londres pour l’Allemagne et sa dette, il faut le faire aujourd’hui pour les autres pays européens. Le but serait un effacement partiel, couplé à un moratoire sur le remboursement du reste, ainsi qu’une clause liant le remboursement à la croissance économique. Nous ne ferons rien d’unilatéral à moins d’y être poussés ».
« Les problèmes de la crise actuelle concernent tous les pays européens. L’Espagne – comme la Grèce et le Portugal – continue d’appliquer les politiques d’austérité. Podemos n’est que le résultat des besoins et de la colère des citoyens contre ces politiques d’austérité qui leur sont imposées. En Italie, cela s’exprime par d’immenses manifestations. Tous ces mouvements ainsi que les citoyens européens qui les forment voient en Syriza un exemple et une inspiration, et Syriza apprend beaucoup des combats de ces peuples. C’est le même combat sur d’autres fronts. Nous nous battons pour changer la Grèce et l’Europe, comme Podemos se bat pour changer l’Espagne et l’Europe. Pour nous tous, le combat est double, local et européen, difficile mais nécessaire. Pour paraphraser André Malraux, l’Union européenne des années à venir sera démocratique, solidaire et sociale, ou ne sera pas ».