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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:48

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:47

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Federico García Lorca

(1898-1936)

Discours de Federico Garcia Lorca à la population de Fuentes Vaqueros (Grenade), en septembre 1931

 

Le droit à la culture


"Quand quelqu'un va au théâtre, à un concert ou à une fête quelle qu'elle soit, si le spectacle lui plaît il évoque tout de suite ses proches absents et s'en désole: "Comme cela plairait à ma soeur, à mon père!" pensera-t-il et il ne profitera dès lors du spectacle qu'avec une légère mélancolie. C'est cette mélancolie que je ressens, non pour les membres de ma famille, ce qui serait mesquin, mais pour tous les êtres qui, par manque de moyens et à cause de leur propre malheur ne profitent pas du suprême bien qu'est la beauté, la beauté qui est vie, bonté, sérénité et passion.

C'est pour cela que je n'ai jamais de livres. A peine en ai-je acheté un, que je l'offre. j'en ai donné une infinité. Et c'est pour cela que c'est un honneur pour moi d'être ici, heureux d'inaugurer cette bibliothèque du peuple, la première sûrement de toute la province de Grenade.

L'homme ne vit que de pain. Moi si j'avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j'attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles : ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état, à les transformer en esclaves d'une terrible organisation de la société.

J'ai beaucoup plus de peine pour un homme qui veut accéder au savoir et ne le peut pas que pour un homme qui a faim. Parce qu'un homme qui a faim peut calmer facilement sa faim avec un morceau de pain ou des fruits. Mais un homme qui a soif d'apprendre et n'en a pas les moyens souffre d'une terrible agonie parce que c'est de livres, de livres, de beaucoup de livres dont il a besoin, et où sont ces livres?

Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer : "Amour, amour", et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis. Quand le célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski - père de la révolution russe bien davantage que Lénine - était prisonnier en Sibérie, retranché du monde, entre quatre murs, cerné par les plaines désolées, enneigées, il demandait secours par courrier à sa famille éloignée, ne disant que : " Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres pour que mon âme ne meure pas! ". Il avait froid, ne demandait pas le feu, il avait une terrible soif, ne demandait pas d'eau, il demandait des livres, c'est-à-dire des horizons, c'est-à-dire des marches pour gravir la cime de l'esprit et du coeur. Parce que l'agonie physique, - biologique, naturelle d'un corps, à cause de la faim, de la soif ou du froid, dure peu, très peu, mais l'agonie de l'âme insatisfaite dure toute la vie.

Le grand Menéndez Pidal - l'un des véritables plus grands sages d'Europe - , l'a déjà dit: "La devise de la République doit être la culture". la culture, parce que ce n'est qu'à travers elle que peuvent se résoudre les problèmes auxquels se confronte aujourd'hui le peuple plein de foi mais privé de lumière. N'oubliez pas que l'origine de tout est la lumière.

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:46

Federico García Lorca
(1898-1936)

 

Romance somnambule

Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer,
le cheval dans la montagne.
L'ombre autour de la ceinture,
elle rêve à son balcon,
chair verte, verts cheveux
avec des yeux d'argent froid.
Vert et je te veux vert.
Dessous la lune gitane,
toutes les choses la regardent
mais elle ne peut pas les voir.


Vert et je te veux vert.
De grandes étoiles de givre
suivent le poisson de l'ombre
qui trace à l'aube son chemin.
Le figuier frotte le vent
à la grille de ses branches
et la montagne, chat rôdeur,
hérisse ses durs agaves.
Mais qui peut venir? Et par où?
Elle est là sur son balcon,
chair verte, cheveux verts,
rêvant à la mer amère.


L'ami, je voudrais changer
mon cheval pour ta maison,
mon harnais pour ton miroir,
mon couteau pour ta couverture.
L'ami, voilà que je saigne
depuis les cols de Cabra.
Si je le pouvais, petit,
l'affaire serait déjà faite.
Mais moi je ne suis plus moi
et ma maison n'est plus la mienne.


L'ami, je voudrais mourir dans
mon lit, comme tout le monde.
Un lit d'acier, si possible,
avec des draps de hollande.
Vois-tu cette plaie qui va
de ma poitrine à ma gorge?
Il y a trois cents roses brunes
sur le blanc de ta chemise.
Ton sang fume goutte à goutte
aux flanelles de ta ceinture.
Mais moi je ne suis plus moi et
ma maison n'est plus la mienne.
Laissez-moi monter au moins
jusqu'aux balustrades hautes.
De grâce, laissez-moi monter
jusqu'aux vertes balustrades.
Jusqu'aux balcons de la lune
là-bas où résonne l'eau.


Ils montent déjà, tous les deux,
vers les balustrades hautes.
Laissant un sentier de sang.
Laissant un sentier de larmes.
Sur les toitures tremblaient
des lanternes de fer-blanc.
Mille tambourins de verre
déchiraient le petit jour.


Vert et je te veux vert,
vent vert, vertes branches.
Ils ont monté, tous les deux.
Le vent laissait dans la bouche
un étrange goût de fiel,
de basilic et de menthe.
L'ami, dis-moi, où est-elle?
Où est-elle, ta fille amère?
Que de fois elle t'attendait!
Que de fois elle a pu t'attendre,
frais visage, cheveux noirs,
à la balustrade verte!


Sur le ciel de la citerne
la gitane se berçait.
Chair verte, cheveux verts
avec ses yeux d'argent froid.
Un petit glaçon de lune
la soutient par-dessus l'eau.
La nuit devint toute menue,
intime comme une place.
Des gardes civils ivres morts
donnaient des coups dans la porte.
Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer,
le cheval dans la montagne.


Ces poèmes sont extraits de Romancero gitan,
Poème du chant profond
Traduction de Claude Esteban



Romance Sonámbulo

Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre la mar
y el caballo en la montaña.
Con la sombra en la cintura
ella sueña en su baranda,
verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Verde que te quiero verde.
Bajo la luna gitana,
las cosas la están mirando
y ella no puede mirarlas.


Verde que te quiero verde.
Grandes estrellas de escarcha
vienen con el pez de sombra
que abre el camino del alba.
La higuera frota su viento
con la lija de sus ramas,
y el monte, gato garduño,
eriza sus pitas agrias.
¿Pero quién vendra? ¿Y por dónde...?
Ella sigue en su baranda,
Verde came, pelo verde,
soñando en la mar amarga.


—  Compadre, quiero cambiar
mi caballo por su casa,
mi montura por su espejo,
mi cuchillo per su manta.
Compadre, vengo sangrando,
desde los puertos de Cabra.
—  Si yo pudiera, mocito,
este trato se cerraba.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.


—  Compadre, quiero morir
decentemente en mi cama.
De acero, si puede ser,
con las sábanas de holanda.
¿No ves la herida que tengo
desde el pecho a la garganta?
—  Trescientas rosas morenas
lleva tu pechera blanca.
Tu sangre rezuma y huele
alrededor de tu faja.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.
—  Dejadme subir al menos
hasta las altas barandas;
¡dejadme subir!, dejadme,
hasta las verdes barandas.
Barandales de la luna
por donde retumba el agua.


Ya suben los dos compadres
hacia las altas barandas.
Dejando un rastro de sangre.
Dejando un rastro de lágrimas.
Temblaban en los tejados
farolillos de hojalata.
Mil panderos de cristal
herían la madrugada.


Verde que te quiero verde,
verde viento, verdes ramas.
Los dos compadres subieron.
El largo viento dejaba
en la boca un raro gusto
de hiel, de menta y de albahaca.
¡Compadre! ¿Donde está, díme?
¿Donde está tu niña amarga?
¡Cuántas veces te esperó!
¡Cuántas veces te esperara,
cara fresca, negro pelo,
en esta verde baranda!


Sobre el rostro del aljibe
se mecía la gitana.
Verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Un carámbano de luna
la sostiene sobre el agua.
La noche se puso íntima
como una pequeña plaza.
Guardias civiles borrachos
en la puerta golpeaban.
Verde que te qinero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre la mar.
Y el caballo en la montaña.

 

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:46

 

Le miroir trompeur (Federico Garcia Lorca)

Verte branche vierge
de rythme et d’oiseau.

Echo de sanglot
sans douleur ni lèvres.
Homme et forêt.

Je pleure
face aux flots amers
et dans mes prunelles
il chante deux mers!

(Federico Garcia Lorca)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:45

 

Eaux dormantes (Federico Garcia Lorca)

Cyprès
(Eau stagnante.)

Peuplier
(Eau cristalline.)

Osier
(Eau profonde.)

Coeur
(Eau de pupille.)

(Federico Garcia Lorca)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:45

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:44

 

Le silence (Federico Garcia Lorca)

Entends, mon fils, le silence.
C’est un silence ondulé,
un silence
où glissent échos et vallées
et qui fait s’incliner les fronts
vers le sol.

(Federico Garcia Lorca)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:43

 

Gacela du souvenir d’amour (Federico Garcia Lorca)

N’emporte pas ton souvenir.
Laisse-le tout seul en mon coeur,

frisson de blanc cerisier
dans le martyre de janvier.

Un mur de songes mauvais
me sépare des trépassés.

Je donne une peine de lys
frais pour un coeur de plâtre.

Toute la nuit, dans le jardin
mes yeux, comme deux grands chiens.

Tout au long de la nuit, traquant
le coing et son venin.

Le vent, qui semble quelquefois
une tulipe de frayeur,

est une tulipe souffrante,
par une matinée d’hiver.

Un mur de songes mauvais
me sépare des trépassés.

La brume couvre, silencieuse,
la vallée grise de ton corps.

Sous l’arche de notre rencontre
la ciguë maintenant grandit.

Mais laisse-moi ton souvenir,
laisse-le tout seul en mon coeur.

(Federico Garcia Lorca)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:43

Désir (Federico Garcia Lorca)

Rien que ton coeur brûlant,
Rien d’autre.

Mon paradis: un champ
Sans rossignols
Ni lyres,
Avec une fontaine
Et un filet d’eau vive.

Pas de vent qui éperonne
Les frondaisons
Ni d’étoile qui veuille
Se faire feuille.

Un jour immense
Y serait
Le ver luisant
D’un autre jour
Dans un champ de
Regards brisés.

Lumineux repos
Où tous nos baisers,
Grains de beauté sonores
De l’écho,
Iraient là-bas éclore.

Et ton coeur brûlant,
Rien d’autre.

(Federico Garcia Lorca)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 01:42


Petite fille sur la balançoire (Federico Garcia Lorca)


Petite fille sur la balançoire,
allant du Nord au Sud,
du Sud au Nord.

Sur la parabole
tremble une étoile rouge,
plus bas que toutes les étoiles.

(Federico Garcia Lorca)

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