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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 13:42
Section 2) Le fascisme : un échec total dans l'Histoire italienne

 

Le fascisme n'est arrivé au pouvoir que par la complicité de certains comme le roi Victor-Emmanuel III, qui va régner sur l'Italie de 1900 à 1946. Son règne va s'avérer catastrophique principalement dans les années 20 jusqu'en 1943.

En effet, il va prendre trois décisions qui auront de très lourdes conséquences pour l'Histoire de l'Italie et de l'Europe, non seulement, il va entraîner son pays dans la Grande Guerre en 1915, mais va aussi nommer Mussolini au poste de Premier ministre en 1922, pour ne le disgracier qu'en 1943... Cette disgrâce au combien trop tardive ne va pas lui permettre de sauver sa couronne.

Face au regain des forces démocratiques, il est contraint à l'exil.

Victor-Emmanuel III meurt en 1947 à Alexandrie.

 

La responsabilité de l'avènement du fascisme incombe aussi à l'échec du libéralisme et ce, depuis le Risorgimiento, puis par les divisions des forces et mouvements politiques ainsi qu'à une certaine passivité. En effet, certains libéraux, soit ont sous-estimé Mussolini, soit ont tenté de l'utiliser ou encore, ont complètement trahi le mouvement libéral comme c'est le cas pour Giovanni Gentile.

Tout commence avec la montée du fascisme avec la violence comme moyen politique et la marche sur Rome de Mussolini (17-28 octobre 1922). Ce dernier se retrouve à la tête d'une présidence d'un Conseil modeste, constitué de seulement trois fascistes au gouvernement. Toutefois, dès le début, le gouvernement de Mussolini va museler toute critique et toute opposition. Benito Mussolini proclame la dictature avec prise de contrôle des institutions. Quant aux forces d'opposition politiques, elles restent en totale léthargie.

Seul Gobetti n'est pas dupe et condamne dès le début le fascisme italien.

Ce régime n'est dans son essence aucunement libéral ni en matière politique, ni en économie.

Issu du Parti socialiste où il côtoya très brièvement Antonio Gramsci, Benito Mussolini met en place, après l'assassinat du chef du Parti socialiste unifié Giacomo sous son propre ordre, un régime qui n'est ni un socialisme , ni un capitalisme d’État.

En 1925, Mussolini opère un tournant dirigiste de l'économie italienne avec la dissolution des syndicats le 1er avril 1926. De plus, le régime fasciste met en place des institutions politiques de la dictature sous le prétexte d'exigences économiques et avec la création d'un syndicat unique, la Confédération syndicaliste fasciste, qui reste le seul interlocuteur avec le patronat.

Le régime mussolinien tient à s'allier avec l'église et de les ménager avec les accords du Latran signés entre le régime fasciste et le Vatican (11 février 1929). Une fois encore, on retrouve les prévisions de Gobetti, le libéral laïc, qui souhaitait une séparation claire entre l'église et les institutions italiennes.…

 

Ainsi, le régime fasciste se contente de faire illusion en proposant une religion d’État sous la surveillance de sa garde prétorienne et annule par la même occasion l’État éthique.

 

Ce régime dictatorial n'offre qu'une Italie immature un berceau appelé à détruire les consciences publiques et privées en s'alliant avec la ploutocratie.

En matière culturelle, le régime tente aussi de récupérer en vain, la figure emblématique de Filippo Corridoni (1887-1915), un jeune syndicaliste révolutionnaire décédé à l'âge de 28 ans.

Ce gouvernement a mis fin, pour un temps seulement ; à ce qui aurait pu constituer « la Bastille du peuple italien », selon les termes de Gobetti, et rassembler les rapports entre les classes ouvrières et l’État, mais aussi permettre la rencontre entre l'agriculture et l'industrie.

 

La monarchie italienne reste le complice du régime mussolinien et a contribuée à briser toute lutte politique ainsi que la démocratie.

 

Selon Piero Gobetti, les mœurs décadentes de la période fasciste ont suscité « le renoncement à la dignité la plus élémentaire ». En effet, il affirme ensuite que « l'esprit immature du fascisme consiste précisément en ce qu'il ne sait pas même inculquer le respect du métier ».

 

Il est très clair pour Piero Gobetti, que le capitalisme libéral ne peut qu'incarner véritablement la seule alternative au fascisme.

 

Pour Piero Gobetti, le libre-échange et la libre concurrence sont de facto les seuls moteurs d'une efficacité sans faille pour le progrès économique.

 

Piero Gobetti et Franz Oppenheimer ont établi en quelque sorte, une espèce de confrontations quasiment permanentes entre les intérêts individuels et/ou de classe comme un véritable moteur de progrès social et économique devant s'accomplir dans la liberté.

 

La création de la revue de Gobetti, La Révolution Libérale débute paradoxalement ou ironiquement, avec la naissance du fascisme, bien que Mussolini accéda au pouvoir en 1922, ce n'est qu'en 1924 qu'il va installer durablement sa dictature personnelle.

 

Pour Piero Gobetti, c'est principalement à cause de la bourgeoisie qui n'a pas su défendre les libertés constitutionnelles que l’État libéral en tant que telle, se suicida. Mais il en incombe également la responsabilité aux socialistes qui se divisèrent. En effet, on entre dans la période de l'assassinat de Matteotti par les hordes fascistes et par la fin de l'Ordino Nuovo qui va être interdit de publication et dont les locaux furent saccagés.

L'assassinat du socialiste Giacomo Matteotti permet à Mussolini d'affirmer sa volonté de mettre en place une dictature personnelle et à l'opposition de se rassembler tant bien que mal.

Le rassemblement de toutes les forces de l'opposition est lancé par Piero Gobetti.

Il est évident que la crise économique et le protectionnisme dès le Risorgimiento jusqu'aux années de l'avènement du fascisme furent un élément déclencheur.

 

En bref : « le fascisme en Italie est une catastrophe, un symptôme d'infantilité décisif », caractérisé par ce symptôme viscéral et malade qu'est le fascisme.

Cette situation n'aurait pu se dérouler si l'Italie s'était inspirée de la Réforme et avait mise en place un véritable capitalisme authentique initié à la base par l'éthique protestante au sens webérien.

 

Gobetti condamne fermement le blocage dialectique entre opposition et majorité. Le libéralisme étant fondé sur la libre expression et aussi sur la confrontation des opinions (et intérêts).

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