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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 12:52
Section 3) La nécessité impérative de la mise en place d'un véritable capitalisme

"Sur quels points le libéralisme est-il un idéal chez Gobetti? Pourquoi le libéralisme doit-il être amélioré pour être un idéal selon Gobetti ?"

 

Piero Gobetti définit ainsi le libéralisme qu'il évoque sans cesse dans son journal Révolution Libérale : « Notre libéralisme, que nous appelons révolutionnaire (…), s'inspire d'une inexorable passion libertaire ; il voit dans la réalité un rapport de forces capables de produire continuellement de nouvelles aristocraties dirigeantes, pour autant que de nouvelles classes populaires puissent raviver la lutte avec leur volonté désespérée d'élévation sociale ».1

Libéral authentique, Piero Gobetti rompt non seulement avec le conservatisme mais également avec le socialisme. Pour ceux qui le rattache au libéral-socialisme dont le mouvement de Rosselli et autres sont dans l'erreur totale.

Pour lui, seul le libéralisme peut abattre le fascisme.

Pour Piero Gobetti, « la conception libérale de l'histoire se révèle être l'horizon de la civilisation moderne ».2

 

Les principes de la théorie gobettienne trouve son apogée dans la Constitution italienne de 1947 , tout d'abord dans l'article 4 qui dispose que : « La République reconnaît à tous les citoyens le droit au travail » puis « Tout citoyen a le devoir d'exercer (…) selon son choix, une activité ou une fonction concourant au progrès matériel ou spirituel de la société » ; puis dans l'article 35 qui mentionne le fait que : « La République protège le travail sous toutes ses formes et dans toutes ses applications ».

 

Si Gobetti est très nettement préoccupé par la justice sociale, il est conscient de la difficulté de sa mise en place : « L'égalité sociale est l'idéal (…) de tous les rêves rebelles, elle est depuis toujours l'aspiration la plus tragiquement affective de l'homme, mais elle épuise sa force dans l'engendrement de l'élan révolutionnaire ».

Pour lui, la réalité économique et politique est tout autre : « Dans la lutte messianique de deux principes idéaux, vécus l'un comme un rêve (le mythe marxiste) et l'autre comme réalité économique et politique (le libéralisme), l'histoire ne présente pas de solution de continuité et se sert des mythes, des convictions et des illusions pour renouveler son éternité ».3

 

L'esprit immature du fascisme, avec ses mœurs décadentes, s'opposent à toute formation professionnelle et au respect dû à tous métiers et donc au travail.

Ainsi, il va à l'encontre du respect nécessitant la dignité humaine. Ce régime est infantile et accentue ses méfaits jour après jour contre le destin italien qui est tout autre.

Pour mettre fin à cette situation, seul la politique alliée au droit public demeure le véritable recours, non pas en se berçant par les idéaux communistes qui sont voués à l'échec, mais en oeuvrant pour un libéralisme authentique.

Pour Piero Gobetti, tout est désormais politique et il ne faut pas se contenter de palabrer dans l'inaction, mais de lutter pour une pensée, pour une idée, élaborer la lutte avec toutes les forces politiques en présence.

Selon lui, l'apolitisme viscéral ne pouvant que conduire à l'échec.

C'est dans ce sens, que Piero Gobetti avait proposé l'instauration d'un anti-parlement dont seuls les camarades d'Antonio Gramsci ont suivi cette proposition et signé la pétition du jeune libéral.

 

Piero Gobetti détermine une thèse de la supériorité objective du capitalisme et dénonce les conceptions socialistes comme étant une erreur d'évaluation : « La crise économique qui a fourni les éléments de la critique socialiste ne fut pas le signe d'un épuisement définitif, et les palingénésies socialistes elles-mêmes ont eu la valeur de mythes d'action et non pas d'annonces de crépuscule : le capitalisme moderne oppose à ses adversaires des exigences économiques et pratiques indépassables et les oblige à contribuer à son succès ».4

De ce fait, il en résulte que la lutte des classes a donc une vocation à une transformation du prolétariat en nouvelle bourgeoisie capitaliste et à assurer le turn-over social : « La signification révolutionnaire du mouvement ouvrier (…) consiste dans sa capacité à devenir plus vigoureusement bourgeois ».5

Il est néfaste, en effet, et même criminel, de la part des syndicats révolutionnaires et des partis, de maintenir les mouvements ouvriers dans un messianisme révolutionnaire de rédempteurs prolétaires. Selon lui, cette vision des partis et syndicats criminels font de ces derniers de véritables criminels.

Pour Gobetti, « le fonctionnement de l'économie de marché » se fonde sur la condition essentielle que représente « la concurrence des masses » au sein des sociétés modernes.

 

Concernant la présence syndicale au sein de l'usine par des syndicats libres, les éléments essentiels sur cette question selon la pensée gobettienne sont : la fonction souveraine exercée par les citoyens contribuables qui font partie d'un ensemble d'éléments précieux renforcés par le choix des élections à la proportionnelle, ainsi que la recherche constante de l'unité entre toutes les forces antifascistes et surtout le déterminisme en faveur de la laïcité au sein de l’État et bien entendu la suppression radicale de tout compromis avec le fascisme.

Le turnover est en fait un concept de management dont la définition découle de la langue anglaise roulement, qui se traduit par un renouvellement du personnel.

Le turnover est donc un indicateur qui permet de décrire un rythme de renouvellement des effectifs et une rotation de l'emploi au sein d'une organisation. Ainsi, le turnover permet de pallier aux mauvaises conditions de travail, aux blocages constatés concernant par exemple la mobilité géographique, la nature du travail, les salaires ainsi que les évolutions de carrière.

Enfin, le turnover vient offrir la possibilité d'une évolution de carrière et d'accéder à un poste mieux rémunéré.

Dans la pensée gobettienne, la lutte des classes est pour le libéralisme « la clef du processus démocratique ».

En effet, ce processus démocratique se traduira par un turn-over des élites, ainsi ce turn-over favorisera la justice sociale en l'intégrant au libéralisme et en devenant effective.

1. Piero Gobetti, La Rivoluzione liberale, 1923, repris dans Les Textes fondamentaux du libéralisme, Hors-série Le Point, janvier-février 2007, p. 75.

2. Polito, 1993, p. 1746.

3. Revue La Rivoluzione liberale, 1924, Turin, Einaudi, 1995.

4. La Révolution libérale, p. 36.

5. La Révolution libérale, p. 137

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