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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 21:10
Retraites : entre 375.000 et 1,2 million de manifestants

Les syndicats comme le ministère de l'Intérieur notent une forte baisse de la mobilisation contre la réforme des retraites, due à un effet de lassitude des manifestants après le vote de la loi et des divisions syndicales.

Si les chiffres des syndicats et du ministère de l'Intérieur sont toujours aussi éloignés, ils sont au moins d'accord sur un point : la forte baisse de la mobilisation contre la réforme des retraites. Les manifestations ont en effet rassemblé samedi 1,2 million de personnes dans toute la France, a annoncé la CGT, qui avait fait état de près de deux millions de manifestants lors de la précédente journée de mobilisation le 28 octobre.

Avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, avait déclaré que la participation s'annonçait «moindre» que lors des précédentes journées de mobilisation, mais «sans doute au-delà du million» de personnes dans les 245 cortèges prévus en France.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé de son côté 375.000 manifestants, parlant de «net recul» de la mobilisation par rapport au 28 octobre, qui avait réuni 560.000 personnes en France.

Paris : 28.000 manifestants à Paris (police), 90.000 selon la CGT

Le défilé parisien contre la réforme des retraites a rassemblé 28.000 personnes, soit 3.000 de moins que la dernière journée de mobilisation qui avait réuni 31.000 personnes dans la capitale le 28 octobre, a indiqué la préfecture de police de Paris (PP). Il s'agit de la plus faible mobilisation enregistrée à Paris depuis le début du mouvement de protestation, selon les chiffres de la préfecture.

Selon la CGT, citant le chiffre de l'intersyndicale, le cortège parisien a rassemblé 90.000 manifestants, contre 170.000 le 28 octobre, a indiqué le secrétaire général de la CGT Ile-de-France, Pascal Joly. Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a prédit, juste avant le départ du cortège parisien, que les manifestations allaient réunir «moins de monde», en jugeant qu' «il y a eu un certain gâchis dans la conduite du mouvement» par les syndicats.

Marseille : entre 8.500 (préfecture) et 80.000 (syndicats) manifestants

Entre 8.500, selon la préfecture, et 80.000 personnes, selon les syndicats, ont manifesté samedi après-midi dans les rues de Marseille, alors qu'ils avaient été entre 12.000 et 150.000 selon les sources, le 28 octobre. Le cortège, auquel ne participait pas Force Ouvrière et qui s'est ébranlé vers 15h00 de la place Castellane, a rejoint le Vieux-Port sous un ciel couvert, derrière une banderole proclamant «Pour l'abandon de ce projet gouvernemental, pour une véritable réforme des retraites, pour une juste répartition des richesses».

La secrétaire générale de la CGT 13, Mireille Chessa, a affirmé que «comme pour les autres manifestations, nous attendons que le gouvernement revienne sur le fond de cette réforme». Sur l'utilité de cette mobilisation, la réforme ayant été adoptée par l'Assemblée nationale, Mireille Chessa a déclaré : «Quand je commence à regarder dans le rétroviseur, je me dis bon sang, qu'est-ce qu'on a fait avancer !». «Dans ce pays, avant le mouvement, la question de la répartition des richesses n'était pas abordée mais, là, elle a émergé avec une force !», a-t-elle ajouté.

Peu de lycéens et d'étudiants étaient présents dans le cortège au sein duquel se côtoyaient des agents des Télécoms, les Territoriaux, Unilever-Fralib, la CFTC métallurgie, la CGT du site pétrochimique de l'étang de Berre, les agents du CHU de la Timone, des personnels de l'Education nationale etc...

Forte baisse du nombre de manifestants dans les villes du nord

Le nombre de manifestants contre la réforme des retraites a chuté de plus de la moitié samedi par rapport au 28 octobre dans les principales villes du nord de la France, selon les chiffres de la police et des syndicats. A Lille, la manifestation où se trouvait la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a rassemblé 3.800 personnes selon la police, 6.000 selon les syndicats, contre respectivement 4.400 et 10.000 le 28 octobre et 6.500 et 14.000 le 16 octobre.

Les manifestants ont défilé derrière une banderole «Ensemble Privé/Public pour nos retraites», à l'appel d'une intersyndicale CGT/CFDT/CFTC/FSU/Unsa/Solidaires/FO et CFE-CGC. Ils ont été rejoints par plusieurs centaines de salariés belges venus manifester par solidarité sous les bannières de leurs syndicats, la CSC (Confédération des syndicats chrétiens) et la CGSP (Centrale générale des services publics).

Pour Martine Aubry, accompagnée par le numéro deux du PS, Harlem Désir, «la page de cette réforme n'est pas tournée, elle continuera à être écrite». «Après la promulgation de la loi, les manifestations seront sans doute d'une autre nature, mais il faudra continuer à dire au président de la République qu'on ne prend pas des décisions de cette nature contre les Français», a-t-elle ajouté. Au total, la CGT a compté 20.000 manifestants dans les cortèges du Nord/Pas-de-Calais, contre 43.200 le 28 octobre et 100.000 le 19 octobre.

A Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), les manifestants étaient trois fois moins nombreux selon la police (1.200 contre 3.500 le 28 octobre), 4.000 selon les syndicats, contre 10.000 lors de la dernière journée de mobilisation. Même tendance en Champagne-Ardenne, avec 800 manifestants à Chalons en Champagne (Marne) selon la police, 1.000 selon les syndicats. Ils étaient respectivement 1.100 et 2.200 le 28 octobre. A Amiens, la police a dénombré 1.800 manifestants, les syndicats 5.000, contre 3.700 et 12.000 respectivement le 28 octobre.

Bordeaux : 50.000 personnes (syndicats) à 15.000 (police)

La manifestation contre la réforme des retraites a rassemblé samedi après-midi à Bordeaux quelque 50.000 personnes, selon les syndicats mais 15.000 d'après la police. La mobilisation est en baisse par rapport au jeudi 28 octobre, où le défilé avait réuni 70.000 personnes selon les organisateurs, 18.300 selon la police. Le samedi 16 octobre, les manifestants étaient 130.000, selon les syndicats et 13.500, selon la police.

Dans le cortège, les lycéens et étudiants étaient peu nombreux alors que les enseignants, cheminots, fonctionnaires des hôpitaux, de la fonction publique territoriale et de la Caisse des dépôts et consignation se mélangeaient aux salariés de Ford, d'Astrium et de l'AIA. Les manifestants étaient nombreux à arborer sur le revers de leurs vêtements un autocollant : «60 ans : faut te le dire en quelle langue».

Strasbourg : 8.000 personnes (syndicats) à 3.200 (préfecture)

Les syndicats ont compté entre 7.000 et 8.000 personnes dans le cortège, contre 9.000 à 10.000 le 28 octobre. La préfecture fait état pour sa part de 3.200 manifestants, contre 4.700 la semaine dernière.

De 13.000 (préfecture) à 110.000 manifestants (syndicats) à Toulouse

La manifestation contre la réforme des retraites a rassemblé samedi matin à Toulouse 13.000 personnes d'après la préfecture de Haute-Garonne, 110.000 personnes selon les syndicats, pour qui la «volonté de se battre est intacte» malgré l'adoption définitive du texte. La mobilisation est en baisse toutefois par rapport au jeudi 28 octobre, lorsque 120.000 personnes avaient défilé dans la rue selon les syndicats, 15.000 selon la préfecture.

Le samedi 16 octobre, 130.000 personnes, d'après les syndicats, 24.000 selon la police, avaient battu le pavé à Toulouse, où la contestation sociale est traditionnellement forte. Le 19 octobre, un nombre record de manifestants avaient défilé dans les rues (155.000/35.000).

«Malgré l'adoption du projet de réforme, il est clair qu'il n'y a aucun changement dans l'opinion publique quant à l'injustice du texte», a déclaré Bernard Dedeban (FSU). «Il n'y a pas de reflux, la volonté de se battre est toujours intacte. Ce ne serait pas la première fois qu'une loi est promulguée et qu'elle n'est pas appliquée», a-t-il affirmé.

«Les salariés ont pris conscience qu'on peut faire autrement et que l'argent existe pour régler le problème des retraites de manière différente», a renchéri Gisèle Vidallet (CGT). «La lutte n'est pas finie, on n'est pas à l'heure du bilan», a-t-elle ajouté, évoquant la possibilité de poursuivre le mouvement par des actions de blocage accompagnées de «temps forts». «Les salariés sont déterminés à poursuivre et la responsabilité des organisations syndicales c'est d'être à leur côté», a-t-elle encore dit. Les manifestants, dont un petit contingent de lycéens et d'étudiants, ont défilé dans le calme.

Photo : AFP

LES ECHOS (SOURCE : AFP)
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