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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 19:46

Troisième conférence de presse du président tunisien Ben Ali jeudi 13 janvier au soir à la télévision d'Etat (forcément d'Etat). Ça suait la panique à plein nez et la tentative désespérée de gagner du temps coûte que coûte :

« Je ne me représenterai pas en 2014. »

« Liberté totale pour l'information et Internet. »

« La police ne tirera plus à balles réelles. »

Comme un catcheur sonné

La panique exsudait déjà avec ce licenciement précipité du ministre de l'intérieur et de deux indéfectibles proches conseillers du pouvoir, de ces annonces grotesques de création de 300 000 postes en deux ans, ou de cette commission d'enquête sur la corruption (quel aveu ! ).

Que de changements avec les rodomontades précédentes sur les « actes terroristes orchestrés depuis l'étranger » !

Manœuvre grossière bien sûr (l'intervention était suivie d'une « manifestation spontanée » sur l'avenue Bourguiba où des Tunisiens louaient « le sens démocratique » retrouvé du Président), mais manœuvre acculée.

Un peu comme un catcheur étranglé qui tape comme un forcené sur le tapis du ring pour desserrer l'étreinte.

Remarquez, je vous dis ça, je ne vous dis rien. Comme vous sans doute, je ne suis qu'un très modeste voyageur à domicile qui suit de loin ces évènements extérieurs. Mais avec le cœur battant –et un soupçon d'envie– pour ce peuple lancé résolument en quête de son histoire.

Les « supporters » français désarçonnés

Notre spectacle intérieur est déjà bien suffisant. Avec notre pouvoir hexagonal, forcé de s'inquiéter a minima de « l'utilisation disproportionnée de la violence » (François Fillon), mais s'obstinant à ne toujours pas condamner la répression menée par les nervis du Ben Ali.

De toutes les tartufferies, la palme à notre précieux ridicule ministre de la Culture, s'alarmant ingénument qu'on puisse qualifier de dictature la présidence d'un dictateur. Les mêmes qui se répandront à l'envi sur le totalitarisme cubain ou le populisme de Chavez.

Et ne parlons pas de notre ineffable MAM, passant sans transition d'une guignolade dans une épicerie de Tarnac (Corrèze) à la chienlit de Tunis où elle propose ni plus ni moins une « coopération sécuritaire ». Au point de faire péter les plombs à un honorable directeur de publication de presse :

« A ce niveau, on ne sait plus quel mot employer : connerie ? incompétence ? ignorance ? » (Pierre Haski, Rue89)

Les Tunisiens ont désormais leur destin en main. Nul ne saurait le leur contester ni le leur dicter, dans un sens comme dans un autre. Mais une chose est sûre :

« Une fois qu'un peuple n'est plus terrorisé, on ne peut lui réinjecter la peur » (Robert Fisk, The Independent).

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