Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 13:06

"Nationalisme de libération et anti-fascisme ne peuvent ni ne doivent être opposés."

(Wolfgang VENOHR)

 

L'histoire de la Résistance allemande contre le IIIeme Reich et le Nazisme est peu connue. Un livre pourtant lui a été entièrement consacré par Gérard SANDOZ, sous le titre "CES ALLEMANDS QUI ONT DEFIE HITLER. 1933-1943"(1), livre précédé d'un témoignage de Willy BRANDT, président de l'Internationale socialiste et grand résistant au IIIeme Reich. L'auteur débute ce livre par la dédicace suivante "Je dédie ce livre à la mémoire de mes amis allemands qui ont trouvé la mort dans la lutte contre la bête hitlérienne". La troisième partie de ce livre est intitulée "CEUX QU'IL NE FAUT PAS OUBLIER" et comprend un chapitre intitulé "LE NATIONAL-BOLCHEVISME". Gérard SANDOZ rend ainsi hommage au courant politique qui, le premier, dès 1932-1933, a résisté au Nazisme et qui a compté parmi ses membres les plus résolus des adversaires de l'Hitlérisme, notamment ceux qui animèrent le célèbre réseau connu sous le nom d'"ORCHESTRE ROUGE".

 

L'AVENTURE DU

NATIONAL-BOLCHEVISME COMMENCE EN 1919

L'aventure du National-bolchevisme avait commencé en 1919 à Hambourg, alors plongée en pleine révolution soviétique à la suite de l'effondrement du IIeme Reich en 1918. C'est là que devait s'incarner un courant national-bolchevique dirigé par deux leaders de la révolution de 1918 dans cette ville, Heinrich LAUFENBERG et Friedrich WOLFFHEIM (2), qui esquissèrent des positions nationales-communistes. Dès le 6 novembre 1918, LAUFENBERG proclamait à Hambourg la "République des conseils socialiste et grand allemande" et devenait le président du "Conseil ouvrier de Hambourg". Il s'agissait là de l'affirmation de positions communistes radicales en alliance avec des tendances nationales marquées (3).

De 1919 à 1921, WOLFFHEIM et LAUFENBERG animèrent aussi bien en Allemagne qu'au sein de la « Troisième Internationale » un courant national-bolchevique connu sous le nom de "national-communisme hambourgeois" et qui faisait concurrence aux Spartakistes qui venaient de constituer le "Parti Communiste Allemand", le KPD. Chassés en octobre 1919 de ce parti, ils fondèrent immédiatement un Parti Communiste dissident, le KAPD, le "Parti Communiste Ouvrier Allemand". Au sein de ce Parti, qui sera représenté jusqu'en 1922 au « Komintern » (4), WOLFFHEIM et LAUFENBERG défendaient l'idée de créer une "Armée rouge allemande" afin de reprendre la guerre contre les vainqueurs impérialistes de Versailles. Après 1922, ils animèrent une "Ligue des communistes". Il est à noter que ce courant développait, dès le début des années 20, un anti-américanisme virulent.

 

DU K.P.D. AUX MILIEUX « NEO-NATIONALISTES » : LA GALAXIE NATIONALE-BOLCHEVIQUE DES ANNEES 20-30

A partir du milieu des Années 20 et jusqu’à l’avènement du National-socialisme en 1933, le National-bolchevisme deviendra une composante importante du paysage intellectuel et politique de la République de Weimar. De nombreux intellectuels adopteront des positions nationales-bolcheviques (5).

Au premier rang de ceux-ci, il faut placer Ernst NIEKISCH, qui deviendra le plus célèbre et le principal représentant du courant national-bolchevique allemand. Issu du courant socialiste allemand, un des leaders de la révolution communiste et de la "République des conseils" à Munich en 1919, NIEKISCH évoluera vers des positions nationales-bolcheviques et « néo-nationalistes », en particulier au travers de la revue qu'il animait, "WIDERSTAND" (Résistance), et des cercles du même nom (6), puis d'un mouvement, le "WIDERSTAND BEWEGUNG", réorganisé dans la clandestinité après 1934. NIEKISCH aura une influence prépondérante notamment sur les mouvements de jeunesse allemands d'avant 1933, connus sous le nom de "BÜNDISCHE JUGEND". La mouvance de "WIDERSTAND" était constituée aussi bien d'anciens sociaux-démocrates et de syndicalistes que de nombreux représentants des courants « néo-nationalistes » et nationaux-révolutionnaires allemands des Années 20-30.

Le K.P.D. lui-même développa des positions nationales-communistes, notamment pour reconquérir la frange nationaliste du prolétariat passée au Nazisme. Cette ligne politique culmine en 1930 avec l'adoption du programme dit de "libération nationale et sociale" ("Programm der nationalen und sozialen Befreiung des deutschen Volkes"), qui séduit de nombreux nationaux-révolutionnaires.

"Le KPD tente de s'assurer la direction de cette vague, tout d'abord au moyen du "programme de la KPD en vue de la libération nationale et sociale du peuple allemand", paru le 24 août 1930, puis, une seconde fois, au printemps 1931, par son "programme d'aide aux paysans". Il se forme, au sein du KPD, une aile "nationale-communiste" autour de Heinz NEUMANN, qui cherche des contacts avec des forces analogues de la droite... D'autres représentants de la droite, de tendances à la fois nationalistes et socialistes, rejoignent la KPD... des aristocrates comme Ludwig RENN (pseudonyme d'Arnold VIETH VON GOLSSENAU) et le comte Alexander STENBOCK-FERMOR, des dirigeants du Mouvement paysan ("Landvolkbewegung") tel que Bruno VON SALOMON et Bodo UHSE, et même des chefs de corps francs comme le capitaine Beppo RÖMER, qui s'est distingué dans l'assaut de l'Annaberg, lors des combats d'après-guerre en Haute Silésie, devenu un symbole nationaliste" (7).

D'autres noms émergent de la galaxie nationale-bolchevique allemande, comme Friedrich LENZ, Harro SCHULZE-BOYSEN, Arvid HARNACK, Karl Otto PAETEL ou Hans EBELING... Tous, s'illustreront dans la résistance intellectuelle, militaire, armée ou de renseignement au régime hitlérien.

 

LE PREMIER ET LE PLUS RESOLU DES RESISTANTS A L'HITLERISME : ERNST NIEKISCH

Dès 1932, Ernst NIEKISCH publie ce qui est considéré encore aujourd'hui comme le plus important et le plus virulent des pamphlets anti-hitlériens "EINE DEUTSCHES VERHÄNGNISS", en français "Hitler une fatalité allemande", illustré de dessins d'André Paul WEBER (8). Sa publication provoquera en riposte une campagne de presse nazie contre NIEKISCH. Dès cette époque, sa revue "WIDERSTAND" est citée fréquemment dans la revue de presse mensuelle de Heinrich HIMMLER, Reichführer SS, comme "un des principaux organes de l'adversaire".

Dès 1933 et l'arrivée au pouvoir des nazis, le mouvement de NIEKISCH est persécuté, ses membres fréquemment arrêtés, sa revue est interdite en décembre 1934. L'un de ses biographes, Sebastien HAFFNER, dira de lui qu'il "resta au sein du IIIeme Reich, quatre ans durant, le dernier ennemi connu et ouvertement déclaré de Hitler" (9). Car le vieux leader prussien n'abdiqua jamais.

Jusqu'en 1937, son mouvement "WIDERSTAND", reconstitué dans la clandestinité, anime un réseau intellectuel et politique d'opposition intérieure au IIIeme Reich. NIEKISCH servant, fréquemment d'agent de liaison et voyageant dans toute l'Europe. Gérard SANDOZ évoque l'activité de son réseau : "Ainsi NIEKISCH se rendra-t-il plusieurs fois en Suisse, en France, aux Pays-Bas et en Italie pour y prendre contact avec les milieux de l'émigration allemande, mais également avec des représentants "officieux" de ces pays. C'est que, pour certains adhérents de ce courant "national", il devient de plus en plus évident que le régime que s'est donné leur pays ne pourrait être, finalement, vaincu que grâce à une intervention étrangère. Ainsi, Karl TRÖGER, avec DREXEL et NIEKISCH, l'homme le plus actif de ce groupe, se rendra plusieurs fois illégalement en Tchécoscolovaquie... TRÖGER prendra aussi sur lui de rapporter en Allemagne de nombreux journaux clandestins où le régime nazi est dénoncé comme "la honte du 20e siècle". Lorsque KRUGER paraît devant les juges nazis, le procureur détient la preuve que l'accusé a transporté et diffusé des milliers d’exemplaires de 17 journaux où "Le Reich est calomnié de manière abominable"" (10).

NIEKISCH, qui a poursuivi au grand jour jusqu’en 1937 son activité éditoriale (un courage unique !), reste le seul opposant ouvertement déclaré et actif au régime nazi. Il est finalement arrêté avec nombre de ses militants le 22 mars 1937. Emprisonné, condamné deux ans plus tard par un tribunal d’exception avec 70 membres du cercle « WIDERSTAND » dont DREXEL et TRÖGER, NIEKISCH sortira par miracle, presque aveugle et paralytique, des geôles nazies en 1945.

Le vieux lutteur participera encore à la naissance de la RDA et, déçu par l'évolution du nouveau régime, finira sa vie en RFA dans un exil intellectuel hautain, n'ayant jamais renoncé à aucune de ses idées.

 

LA JEUNESSE ALLEMANDE QUI N'ABDIQUA PAS DEVANT HITLER

Nous avons vu que le courant de NIEKISCH avait une influence importante sur les mouvements de jeunesse. Gérard SANDOZ n’oublie pas non plus le sacrifice et le courage de leurs militants dont il décrit ainsi le courageux combat : "Issus de la BÜNDISHE JUGEND, plusieurs des représentants de cette organisation où les sympathies pour les idées du "National-Bolchévisme" se manifestaient durant les années 30 ont (...) combattu le régime. Ainsi, Robert OELBERMANN, un des dirigeants les plus connus de cette frange de la jeunesse "nationale", fut arrêté en 1936 après avoir rassemblé autour de lui de nombreux jeunes gens "passés à la révolte". Il est mort, assassiné, dans le camp de concentration d'Orianenburg. De la même manière, Rudolf PALLASV, dirigeant de la SÜDLEGION, branche de la BÜNDISCHE JUGEND, s'était engagé en 1937 dan la lutte clandestine, accusant Hitler d'avoir "trahi" la jeunesse allemande en s'en servant pour préparer ses guerres de conquête. De 1937 jusqu'en 1940, PALLASV sera traîné de prison en prison. En juin 1937, il y aura dans la ville d'Essen un procès retentissant contre dix dirigeants de la BÜNDISCHE JUGEND. L'accusé principal, Hans BÖCKING sera condamné à douze ans de réclusion. Ces co-accusés comme lui inculpés de "préparation d'actes de haute trahison", passeront plusieurs années dans les prisons et les camps de concentration" (11).

 

LA "NATION SOCIALISTE"

CONTRE LE NAZISME

Nous avons évoqué Karl Otto PAETEL qui animait le mouvement "SOCIALISTISCHE NATION". PAETEL est une des figures de proue du National-bolchevisme des Années 30. Rédacteur d'un "MANIFESTE NATIONAL-BOLCHEVIQUE" et auteur d'une histoire controversée de celui-ci après la guerre (12).

Son groupe, "LA NATION SOCIALISTE" éditait une revue du même titre. Plusieurs dizaines de membres de ce groupe, souvent fort jeunes, passeront de nombreuses années dans les prisons ou les camps nazis. PAETEL lui-même avait lancé une agence de presse anti-nazie sous le nom de "ANTIFASCISTISCHE BRIEFE". En 1934, il est frappé d'une interdiction de travail et contraint de s'exiler. Il continue alors de l'étranger à animer un réseau anti-nazi, passant de Tchécoslovaquie en France, puis au Portugal et enfin aux Etats-Unis. En 1939, il est condamné à mort par contumace après avoir été déchu de sa nationalité. Gérard SANDOZ n'oublie pas non plus le sacrifice de ses jeunes militants emprisonnés et exécutés. Il écrit à ce propos : "Plusieurs douzaines de jeunes gens du groupe « Socialististische Nation » ont connu le même sort. Ils étaient en relation étroite avec Karl Otto PAETEL, dirigeant connu du courant national-bolchevique qui, émigré, put se soustraire aux persécutions".

 

TOUS LES LEADERS NATIONAUX-BOLCHEVIQUES 

S'ENGAGENT CONTRE LE REGIME HITLERIEN

Et les autres dirigeants nationaux-bolcheviques ne sont pas en reste. Loin de l'antifascisme de salon des pseudo intellectuels, ils s'engagent tous, mettant leur peau au bout de leurs idées.

Fritz WOLFFHEIM, le créateur du National-bolchevisme hambourgeois, qui a rejoint le groupe de PAETEL, d'origine juive est interné. Il fini ses jours en camp de concentration.

Friedrich LENZ participe sous le IIIe Reich aux activités antinazies du "Cercle de Kreissau" (13).

Hans EBELING s'est exilé en Angleterre. Il y dirigera un groupe actif dans plusieurs pays européens, à Bruxelles et Amsterdam notamment, sous le nom de GNS ("Groupe Nation Socialiste") et qui publiera la revue "KAMERADSCHAFT", organe d'opposition au IIIe Reich. L'un de ses dirigeants, Theo HESPERS est arrêté en 1942 en Hollande, condamné à mort, il est pendu à Berlin le 9 septembre 1943.

 

LE SACRIFICE DE L'AILE

NATIONALE-COMMUNISTE DU K.P.D.

Nous avons évoqué la ligne de "Libération nationale et sociale" du "PARTI COMMUNISTE ALLEMAND" et les ralliements de militants nationaux-révolutionnaires qu'elle avait suscité en 1930-31.

Ceux-ci s'organisèrent dans le cercle de l'"AUFBRUCH", "cercle national-bolchevique, ainsi nommé d'après la revue du même nom que publiait Beppo RÖMER, et qui propageait des idées communistes dans le camps national-révolutionnaire."(14). NIEKISCH parlera de RÖMER comme de l'"agent de liaison" du KPD avec les milieux nationaux-bolchéviques. Beppo RÖMER avait fini par rejoindre le KPD en 1930, après avoir dirigé dans les Années 20 le "BUND OBERLAND", une ligue nationaliste. Après la prise de pouvoir par les Nazis, RÖMER est arrêté, torturé et tué, après avoir pris part à un complot pour assassiner HITLER.

 

DES NATIONAUX-BOLCHEVIQUES 

A LA TETE DE L'"ORCHESTRE ROUGE"

Et certains iront plus loin encore ! Ainsi, le célèbre réseau de renseignement anti-nazi connu sous le nom d'"ORCHESTRE ROUGE" était, ce que dissimulent souvent ses historiographes marxistes, dirigé par de nombreux militants nationaux-bolchéviques. Au premier rang desquels figuraient Harro SHULZE-BOYSEN et Arvid HARNACK.

Gérard SANDOZ a l'honnêteté rare de rendre hommage au sacrifice de ces militants nationaux-bolcheviques. Il écrit : "Si nous évoquons à cette place cette orientation "nationale-bolchevique", c'est que nous la retrouvons dans la lutte clandestine que certains de ses représentants ont menée contre le régime hitlérien. Prenons le cas de Harro SCHULZE-BOYSEN, un des dirigeants de l'"ORCHESTRE ROUGE", exécuté avec ses amis fin décembre 1942 pour avoir transmis des renseignements au service d'espionnage soviétique. Harro SCHULZE-BOYSEN, avant de donner son action au communisme, avait précisément évolué dans ces milieux qui rêvaient d'unir dans un même mouvement tous ceux qui avaient le souci de réaliser la symbiose entre les "révolutionnaires de toutes obédiences", selon ses propres termes, "entre les révolutionnaires venus de la droite et ceux inspirés par le marxisme" (15). Avant la guerre, Harvid HARNACK animait avec Friedrich LENZ la revue et le groupe "VORKAMPFER".

 

LES NATIONAUX-REVOLUTIONNAIRES 

RESISTENT AUSSI CONTRE LE IIIe REICH

On ne peut pas évoquer la résistance contre le IIIeme Reich sans parler également des "nationaux-révolutionnaires","die Nationalrevolutionäre", fort proches d'ailleurs du courant national-bolchevique avec lequel ils collaborèrent, certains auteurs faisant d'ailleurs du National-bolchevisme "le paroxysme du courant national-révolutionnaire" dans l'Allemagne des Années 20 et 30. Ces courants sont également repris sous le vocable impropre et inexact de "Révolution conservatrice", d'après la thèse fort discutable de leur principal historiographe, le docteur Armin MOHLER, qui étudie longuement ce courant qui voulait dépasser la droite et la gauche. Celui-ci précise que "dans "national-révolutionnaire", on perçoit l'écho de la surprise que cause un mélange encore insolite : l'effacement de la distinction, naguère stricte, entre "la droite" et "la gauche", effacement déjà exprimé par la notion générale de "révolution conservatrice". Dans les schémas intellectuels en usage jusqu'alors, la "droite" était chargée de représenter le principe national, tandis que les réformes sociales ou la révolution sociale était l'unique apanage de la "gauche". Or, dans notre période, voici que des représentants du principe national assument également les mots d'ordre de révolution sociale... C'est le principe explosif que contient le néologisme de "national-révolutionnaire" ... Le mouvement national-révolutionnaire a pulvérisé le schéma droite-gauche et a laissé le champs libre à d'autres fronts".

Opposés au Nazisme, de nombreux militants nationaux-révolutionnaires ont résisté sous le Troisième Reich et on retrouve à de nombreuses reprises leurs noms et le souvenir de leurs actions dans le livre de Gérard SANDOZ que nous avons déjà mentionné.

Le chef de file des milieux nationaux-révolutionnaire est le célèbre écrivain allemand Ernst JÜNGER qui, avec son frère Friedrich Georg, fut le fer de lance de cette mouvance et notamment le fondateur du "néo-nationalisme".

Sous le Troisième Reich, Ernst JÜNGER se retira dans une solitude hautaine, marquant de gestes symboliques son refus des orientations du troisième Reich, notamment de l'anti-bolchevisme effréné que manifestait le régime hitlérien. Le docteur MOHLER précise que "même après le 30 janvier 1933, des contacts entre la Russie soviétique et des représentants de droite traditionnelle et de la "Révolution conservatrice" se maintiennent un certain temps. Carl SCHMITT ou Ernst JÜNGER, par exemple, se rendent ostensiblement aux réceptions de l'ambassade de Russie à Berlin sous le troisième Reich".

 

ERNST JUNGER ET L'"OPPOSITION INTERIEURE" AU IIIe REICH

Dès 1932, JÜNGER, qui collabore avec les nationaux-bolchéviques NIEKISCH et PAETEL, se dresse en adversaire résolu du Nazisme. La publication de son essai "LE TRAVAILLEUR", qualifié de "national-bolchévique" par NIEKISCH, suscite les critiques violentes du parti nazi, l'un de ces journaux précisant que JÜNGER et ses œuvres se rapprochaient de "la zone des balles dans la tête".

L'arrivée des nazis au pouvoir est l'occasion de multiples vexations pour JÜNGER, dont le domicile est perquisitionné à plusieurs reprises par la Gestapo. L'une de ces perquisitions trouva d'ailleurs un écho dans la presse. Le "NEUESTE NACHRICHTEN" de Dantzig ("ville libre" non encore soumise à l'ordre nazi) écrivait ainsi, le 12 avril 1933: "Nous venons à l'instant seulement d'apprendre qu'une perquisition a été effectuée, suite à une plainte, chez l'écrivain national Ernst JÜNGER, officier de la Grande Guerre, titulaire de la croix Pour le Mérite, auteur de plusieurs livres de guerre (dont ORAGES D'ACIER, qui connut un grand succès) et qui, dans son dernier ouvrage à caractère sociologique et philosophique, LE TRAVAILLEUR, se réclame de conceptions collectivistes. Aucun matériel compromettant n'a été découvert à l'occasion de cette perquisition". Le dernier numéro de la revue de PAETEL "SOZIALISTICHE NATION", dont l'interdiction devait suivre, remarquait ironiquement : "On n'a rien trouvé, sauf... la décoration "Pour le Mérite"".

"Malgré ces pressions, JÜNGER ne laissa jamais planer aucun doute: il n'avait nullement l'intention de participer à la politique culturelle du IIIe Reich, pas plus qu'il n'y avait participé sous Weimar. Son refus d'être admis à l'Académie prussienne de littérature et la réponse succincte qu'il fit à la station de radio de Leipzig sont restées célèbres. JÜNGER, tout simplement ne souhaitait pas "en être""(18). Le 14 juin 1934, alors que les camps de concentration sont déjà remplis des adversaires du nouveau régime, il écrivit avec insolence au "VÖLKISCHER BEOBACHTER", le quotidien officiel du Parti nazi: "Dans le supplément "Junge Mannschaft" du VÖLKISCHER BEOBACHTER des 6-7 mai 1934 a été reproduit un extrait du Cœur AVENTUREUX. Cette citation ayant été faite sans indication de source, l'impression a pu être donnée au lecteur que je suis l'un des collaborateurs de votre journal. Ce n'est pas le cas, d'autant que, depuis plusieurs années, je ne m'exprime plus dans la presse. En la circonstance, je tiens à souligner mon incompréhension: d'un côté, la presse officielle m'attribue un rôle de "collaborateur", tandis que de l'autre un communiqué de presse également officiel m'interdit de publier le texte de ma lettre du 18 novembre 1933 à l'Académie de littérature. Je ne souhaite absolument pas me voir citer dans les journaux, mais je tiens à ne pas laisser subsister la moindre incertitude quant à la nature de mes sentiments politiques".

On retrouve également l'influence nationale-révolutionnaire et de la "révolution conservatrice" dans d'autres cercles de résistance anti-hitlérienne, dont le plus célèbre d'entre eux le "Cercle de Kreissau", dont sont issus les principaux auteurs du coup d'Etat du 20 juillet 1944 contre HITLER.

En 1944, Ernst JÜNGER publie son roman à clefs intitulé "LES FALAISES DE MARBRE" qui, comme le rappelle Gérard SANDOZ, "publié dans l'Allemagne hitlérienne, ne pouvait pas ne pas suggérer au lecteur attentif de jeter un regard critique sur son environnement..." La publication de ce roman lui vaudra une demande officielle de poursuites de la part de le direction du Parti nazi, dont l'un des chefs, le Reichleiter BOUHLER déclara à Hitler qu'"il fallait maintenant sévir contre JÜNGER. Seul le passé militaire glorieux de JÜNGER en 1914-18 lui évitera ces poursuites. Mobilisé dans l'Armée allemande, JÜNGER est proche des résistants qui exécutent à Paris une partie des opérations du coup d'Etat du 20 juillet 1944.

 

L'INFLUENCE DE LA MOUVANCE NATIONALE-REVOLUTIONNAIRE 

SUR LE "CERCLE DE KREISSAU"

On ne peut pas parler de la résistance anti-hitlérienne sans déboucher inévitablement sur le "Cercle de Kreissau", du nom de ce petit village de Silésie où un certains nombre de militants issus de la "REVOLUTION CONSERVATRICE", dont le comte Helmuth James VON MOLKTE, un des grands noms de l'Etat prussien, et les frères VON STAUFFENBERG et bien d'autres, animaient un réseau de résistance anti-nazi qui prépara et exécuta l'attentat du 20 juillet 1944 et le putsch anti-hitlérien avorté qui le suivi. Parmi les membres du "CERCLE DE KREISSAU", des grands noms de la résistance anti-nazie qui sacrifièrent leurs vies dans la lutte contre l'hitlérisme, tels le comte YORK VON WARTENBURG, exécuté le 8 août 1944 ou encore l'ambassadeur VON HASSEL.

Au cercle de Kreissau, ces hommes issus, de la "révolution conservatrive" et proches des milieux nationaux-révolutionnaires, avaient tendu la main à d'anciens dirigeants sociaux-démocrates, syndicalistes, membres du KPD. Gérard SANDOZ précise les liens incontestables de ces hommes avec la "révolution conservatrice": "Il ressort en effet des nombreux documents rédigés par les conjurés que la plupart d'entre eux considéraient le régime national-socialiste non pas comme une régression par rapport à la démocratie de style parlementaire, mais comme la manifestation particulièrement atroce du "déclin" ou de la "décadence" du monde moderne. Pour eux - ils l'ont souvent dit - le National-socialisme était l'exact reflet d'une société "massifiée", en tout cas le contraire d'une société conservatrice guidée par une "élite" qui, elle, correspondait à leur idéal. Et c'est là qu'apparaît la relation entre la lutte que la plupart des hommes liés à la conjuration avaient menée contre la République de Weimar au nom d'une "révolution conservatrice" et leur attitude à l'égard du National-socialisme. Rappelons nous que GOERDELER, Ulrich Von HASSEL, Ludwig BECK et Von STAUFFENBERG lui-même détestaient la première république allemande, cette démocratie fragile née au lendemain d'une défaite militaire. Pour eux, une "révolution conservatrice" devait précisément surmonter les malheurs qui avaient frappé l'Allemagne". SANDOZ précise d'ailleurs quels étaient les thèmes de cette "révolution conservatrice" : "Ses théoriciens, parmi eux Ernst JÜNGER, avaient tout au long de l'existence de la république de Weimar préconisé le règne d'une "élite d'hommes capables" (élite des Fäligen) par opposition au règne des "médiocres". Un homme comme Edgard JUNG, ancien collaborateur de Von PAPEN et, plus tard, associé à la conjuration, avait même consacré un ouvrage à ce problème dont le titre est précisément "Le règne des médiocres". Ce livre était dirigé contre les représentants de la République de Weimar. Mais, à ses yeux, les hommes du National-socialisme faisaient eux aussi partie de cette couche de médiocres dans le sens où ils représentaient "la société de masse", contraire à celle de "l'élite". Nul doute que ce précepte vague et interprétable a fait partie du bagage intellectuel de maint conjurés du 20 juillet".

Et les proclamations des auteurs du coup d'Etat du 20 juillet 1944 ne laissent d'ailleurs aucun doute sur leur adhésion au "nationalisme de libération" que proposaient les milieux nationaux-révolutionaires. Ainsi, les généraux putschistes BECK et WITZLEBEN, dans un "Appel à la Wermacht", rédigé à la veille du 20 juillet, précisaient : "Nous ne désirons pas que d'autres peuples soient réduits en esclavage. La liberté que nos pères ont conquise au cours du siècle dernier pour l'Allemagne... nous devons l'accorder aussi à tous les autres peuples. C'est sur cette base seulement qu'il sera possible de combler l'abîme qui avait été creusé par une politique sans retenue et ivre de puissance..."

 

LE COMTE DE STAUFFENBERG

ETAIT DES NOTRES !

Venons-en au colonel Klaus Von STAUFFENBERG et à son frère Berthold, tous deux exécutés après le 20 juillet 1944. SANDOZ situe également sans ambiguïté l'appartenance du comte de STAUFFENBERG aux milieux nationaux-révolutionnaires (19). Parlant de Ernst JÜNGER, il dit que c'était un "homme également très apprécié par Von STAUFFENBERG".

SANDOZ parle à propos de STAUFFENBERG des idées de "révolution", "nation", et "socialisme" comme l'"incarnation de ses espoirs" et il ajoute que "le dirigeant de la conspiration était, à sa manière, un "révolutionnaire"". Son frère, Berthold, dira lui à la Gestapo : "Mis en pratique par le régime, les idées essentielles du National-socialisme se sont transformées en leur contraire. Des petites gens qui exerçaient un pouvoir sans contrôle ont remplacé au sommet les chefs prédestinés".

On comprend mieux pourquoi l'historiographie officielle a passé sous silence cet aspect de la conjuration du 20 juillet 1944.

 

LE PCN CONTINUE LE COMBAT DE LA RESISTANCE ALLEMANDE

C'est cet héritage anti-hitlérien que notre Parti, le PCN, qui incarne aujourd'hui l'héritage et la tradition nationale-bolcheviques et national-révolutionnaires, assume dans sa lutte contre l'extrême-droite néo-nazie et néo-libérale, que nous appelons l'"extrême-droite bleue-brune". Notre courant politique n'a de leçon à recevoir de personne. Et aujourd'hui, comme ses prédécesseurs d'hier, dans la lutte contre la bête immonde, il est en première ligne et le plus efficace.

Les nationaux-bolcheviques allemands des années 20 et 30 ont payé le prix du sang. Ils ont lutté, ils ont combattu pour leurs idées, pour leur dignité, pour la liberté et l'indépendance de leur Nation, pour les valeurs socialistes auxquelles ils croyaient et que nous partageons. Leur combat est aujourd'hui indissociable du nôtre.

Luc MICHEL,

Président du PCN.

 

NOTES , RENVOIS et CITATIONS 

(1) Gérard SANDOZ, "CES ALLEMANDS QUI ONT DEFIE HITLER. 1937-1945, Ed. Pygmalion, Gérard Wathelet, Paris, 1980.

Un nouvel essai vient de paraître en Allemagne sur ce sujet. Il s’agit de Claus WOLFSCHLAG, « HITLERS RECHTE GEGNER GEDANKEN ZUM NATIONALISTISCHEN WIDERSTAND » (Ed. Mühle im Hexengrund, 1996)

(2) Le 6 novembre de 1918, éclate la révolution communiste à Hambourg. Militant d'extrême-gauche, WOLFFHEIM y joua un rôle de premier plan, prenant la tête des soldats et marins mutinés. C'est à Hambourg que la République socialiste est proclamée pour la première fois en Allemagne. Un "Conseil provisoire des ouvriers et des soldats" y prit la direction de la révolution. LAUFENBERG, lui aussi militant communiste, fut élu président de Conseil.

(3) - Sur le "National-Communisme hambourgeois" cfr.:

Luc MICHEL , "Mythes et réalités du National-Bolchevisme 1918-1993", in "VOULOIR", Bruxelles, n°105/106/107/108, juillet/septembre 1993.

- Sur le KAPD et ses thèses cfr.:

Luc MICHEL, "Que faire ? Les tâches immédiates de la Révolution européenne", IIe partie : "Le Rôle et la fonction du Parti Révolutionnaire européen", in "CONSCIENCE EUROPEENNE", Charleroi, n° 20, septembre 1987;

et Luc MICHEL, "Le Parti historique révolutionnaire", chapitre VIII "Contre la bureaucratie et la montée de l'« opportunisme », 1ère Edition, Ed. Machiavel, Charleroi, 1987.

(4) Lors du congrès clandestin du KPD à Heidelberg, en octobre 1919, la direction spartakiste (LEVI) obtint frauduleusement l'exclusion du groupe hambourgeois, opposé à la direction du Parti. Les exclus hambourgeois entraînèrent la majorité des adhérents du KPD, qui perdit rapidement plus de la moitié de ses 100 000 adhérents. En avril 1920, fut créé la KAPD, dont WOLFFHEIM et LAUFENBERG furent brièvement les leaders. Devant l'importance de la scission, le KOMINTERN, au mépris de ses propres statuts, dut accepter l'adhésion de ce second parti communiste à l'Internationale. Celle-ci devint une arène où s'affrontaient KPD et KAPD, le premier devant finalement l'emporter et rester seule en lice.

(5) Sur le National-bolchevisme allemand des années 1918-1933, cfr.:

- Otto Ernst SCHÜDEKOPF, "LINKE LEUTE VON RECHTS. DIE NATIONAL-REVOLUTIONÄRE MINDERHEITEN UND DER KOMMUNISMUS IN DER WEIMARER REPUBLIK", Stuttgart, 1960.

- Louis DUPEUX, "STRATEGIE COMMUNISTE ET DYNAMIQUE CONSERVA-TRICE. ESSAI SUR LES DIFFERENTS SENS DE L'EXPRESSION NATIONAL-BOLCHEVISME EN ALLEMAGNE SOUS LA REPUBLIQUE DE WEIMAR (1919-1933)", thèse présentée devant L'Université de Paris 1, le 28/11/1974, Librairie Honoré Champion, Paris, 1976, 1ère édition.

- Luc MICHEL, "Mythes et réalités du National-bolchevisme, 1918-1933", op. cit.

(6) Sur Ernst NIEKISCH, cfr : Alain DE BENOIST, "Préface", in Ernst NIEKISCH, "HITLER UNE FATALITE ALLEMANDE ET AUTRES ECRITS NATIONAUX-BOLCHEVIQUES », éd. Pardès, Puis-seaux, 1991.

(7) Armin MOHLER, "LA REVOLUTION CONSERVATRICE EN ALLEMAGNE, 1918-1932", Ed. française chez Pardès, PUISSEAUX, 1993.

(8) Traduction française chez Pardès en 1991, opus cit.

(9) Sébastien HAFFNER et Wolffgang VENOHR, "PROFILS PRUSSIENS", Ed. Gallimard, Paris, 1983.

(10) Gérard SANDOZ, "Ceux qu'il ne faut pas oublier", chapitre XVIII, "Le National-bolchevisme", p. 195ss, in "CES ALLEMANDS QUI ONT DEFIE HITLER, 1937-1945", op. cit.

(11) Ibid.

(12) Karl Otto PAETEL est une des figures de proue du National-bolchevisme allemand des années 30, rédacteur d'un "MANIFESTE NATIONAL-BOLCHEVISTE" et auteur d'une histoire controversée de celui-ci. Sur ce sujet, cfr.:

- Louis DUPEUX, op. Cit

- K.O. PAETEL, "VERSUCHUNG ODER CHANCE ZUR GESCHICHTE DES DEUTSCHEN NATIONAL-BOLCHEVISMUS", Musterschmidt, Göttingen, 1966.

(13) Sur le "Cercle de Kreissau", cfr. Gérard SANDOZ, opus cit., chapitre XI "Le cercle de Kreissau", chapitre XIII "En attendant l'opération Walkyrie", chapitre XIV, "Le Jour J" et chapitre XV "Une répression féroce".

(14) Armin MOHLER, opus cit.

(15) Gérard SANDOZ, opus cit., chap. XVIII "Le National-bolchevisme".

(16) Louis DUPEUX, opus cit.

(17) Armin MOHLER, opus cit.

(18) Werner BRÄUNINGER, "Dans la zone des balles dans la tête. Ernst Jünger et la NSDAP (1925-1934)", in "NOUVELLE ECOLE", n° spécial publié à l'occasion du centenaire de JÜNGER, Paris, n°48, 1996.

(19) Gérard SANDOZ, opus cit., chap XVI "Le 20 juillet devant l'histoire".

 

Ce qu'ils en disent :

"Voici ERNST NIEKISCH. Tout au long des années qui précèdent l’avènement du National-socialisme cet écrivain connu est un des principaux doctrinaires de la « révolution nationale et sociale ». Son cercle WIDERSTAND (Résistance) publie dès 1926 un journal du même nom. En 1933, quelques uns des militants groupés autour de NIEKISCH s’associent au sein du mouvement hitlérien. Mais, d’autres, dont NIEKISCH lui-même dénoncent le caractère « inhumain » du Nazisme, dénoncent sa « trahison » à l’égard des objectifs socialistes pourtant hautement proclamés, et sont aussitôt arrêtés. D'autres réussissent à échapper aux persécutions et forment des groupes illégaux. Ceux-ci sont constitués par des fonctionnaires et des intellectuels, des écrivains essentiellement, et parmi eux Bruno VON SALOMON et Bodo UHSE. A Nuremberg, qui devient le centre de l'activité de ce groupe, NIEKISCH forme avec Josef DREXEL et Karl TRÖGER, comme lui vétérans du National-Bolchevisme, un réseau qui, tout en ayant des contacts avec des militants communistes de cette ville, conserve cependant intégralement son autonomie. Son journal illégal, WIDERSTAND sera diffusé dans plusieurs villes du Reich par près de six cents personnes (selon les estimations de la Gestapo). En dépit des nombreuses arrestations effectuées par les policiers d'HIMMLER, le groupe réussit à maintenir son activité jusqu'en 1937. La Gestapo procède alors à l'arrestation de soixante-dix membres du groupe WIDERSTAND. NIEKISCH, DREXEL et TRÖGER sont parmi eux. NIEKISCH, condamné à la prison à perpétuité, survivra, mais plusieurs de ses camarades enfermés dans les prisons hitlériennes et le camps de concentration trouveront la mort. L'arrestation de NIEKISCH et de ses amis avait été précédée par le démantèlement presque total de l'organisation. La Gestapo avait, à la suite de longues recherches, vérifié l'existence de réseaux du WIDERSTAND non seulement en Bavière (75 arrestations dans cette région), mais également à Berlin, à Hambourg et à Dortmund. Deux cents personnes, indique alors la police secrète, ont été "mises hors d'état de nuire". Dans toutes ces villes, il y aura en 1937 des procès contre ces hommes qui se terminent tous par des condamnations à de peines de prison. Un inspecteur des services postaux, Horst KRUMMREICH, membre actif du réseau, préfère se donner la mort, plutôt que d'être obligé, sous la torture, de trahir ses camarades".

(Gérard SANDOZ, "CES ALLEMANDS QUI ONT DEFIE HITLER")

"Il y a deux questions auxquelles quatre-vingt-neuf Allemands sur cent répondraient vraisemblablement par une mimique désemparée ou un haussement d'épaules. La première serait qui fut le dernier grand Prussien ? L'autre : qui fut en Allemagne le véritable adversaire de HITLER ? On peut hésiter longtemps et proposer, pour voir, divers noms qu'on rejettera soi-même aussitôt. Mais pour finir on trouvera la seule bonne réponse à ces deux questions : Ernst NIEKISCH"

(Sébastien HAFFNER et Wolffgang VENOHR, "PROFILS PRUSSIENS")

"Ernst NIEKISCH est parmi ces êtres d'exception qui, dans la guerre civile, ont du courage. Je n'aurais pas imaginé, avant les événements, que ce courage soit si étonnamment rare (...) J'ai vu comment seul un homme tel que NIEKISCH se dresse en refusant de capituler. Silence de mort alentour".

(Ernst JÜNGER, "CARNETS")

"L'idée politique fondamentale de NIEKISCH est que la libération nationale et la révolution socialiste sont une seule et même chose, qu'elles sont les deux côtés de la même médaille. Cette idée est-elle autre chose que la maxime commune des actions de MAO et de HO CHI MINH, de Fidel CASTRO, de Che GUEVARA (...) ? Les partis révolutionnaires anti-bourgeois, anticapitalistes, anti-occidentaux du Tiers Monde portent tous le même nom FLN (Front de Libération Nationale). La révolution socialiste porte partout le drapeau nationaliste. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le vrai théoricien de la révolution universelle qui est en marche aujourd'hui n'est pas MARX, ni même LENINE. C'est NIEKISCH".

(Sebastian HAFFNER, "PROFILS PRUSSIENS")

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : "LE CRI DU PEUPLE" : Stéphane Parédé : "L'AVOCAT DES PAUVRES ET DES OPPRIME-E-S"
  • Contact

Recherche

Liens