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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 20:02

La Chine offre à l'Union africaine son nouveau siège et marque son empreinte en Afrique

Ley-Ngardigal Djimadoum

 

ADDIS ABEBA - La Chine offre à l'Union africaine son nouveau siège et marque son empreinte en Afrique.

 

Le nouveau siège de l'Union africaine à Addis Abeba le 24 janvier 2012 Jenny Vaughan afpADDIS ABEBA - La Chine a offert samedi à l'Union africaine son nouveau siège, un impressionnant bâtiment de verre et d'acier qui domine Addis Abeba et témoigne de l'empreinte économique et politique de plus en plus profonde laissée par le géant asiatique sur le continent noir.

 

"Ce gigantesque complexe en dit long sur notre amitié envers les peuples africains et porte témoignage de notre entière détermination à aider l'Afrique dans son développement", a déclaré Jia Qinglin, membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, avant de remettre symboliquement les clés de l'édifice aux responsables de l'UA.

 

La Chine a construit en moins de deux ans et demi le nouveau complexe, et payé la totalité des coûts pour un total de 200 millions de dollars (154 M EUR), mobilier compris. L'UA y dispose désormais de plusieurs salles de conférence dont une d'une capacité de 2.500 personnes, d'un amphithéâtre extérieur de 1.000 places, d'un centre commercial, d'un héliport et de bureaux pouvant accueillir 700 fonctionnaires.

 

A la tribune du nouvel hémicycle de bois clair au toit de verre, les dirigeants africains se sont succédés pour remercier la Chine en la personne de M. Jia, numéro quatre du régime, invité d'honneur de la cérémonie ainsi que du 18e sommet de l'UA convoqué dimanche et lundi.

 

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, président en exercice de l'UA, a proposé que ce sommet adopte "une motion de remerciement et de gratitude envers la République populaire de Chine pour ce merveilleux bâtiment".

 

"La Chine, avec son extraordinaire réémergence et son attachement à un partenariat gagnant-gagnant, est une des raisons derrière le début de renaissance africaine", a estimé le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, dont le pays a accueilli les institutions de l'Organisation de l'unité africaine devenues depuis 2002 celles de l'Union africaine.

 

M. Meles Zenawi a estimé que l'émergence économique de l'Asie, et en particulier de la Chine, "avait donné l'occasion à l'Afrique de construire et de reconstruire ses partenariats", reprochant au monde occidental d'avoir précipité l'affaiblissement économique du continent et d'avoir ensuite été tenté de le "recoloniser".

 

Si "la mauvaise gouvernance" a été à l'origine de bien des maux africains, "le fait qu'on nous ait donné des médicaments qui se soient révélés pire que le mal n'a pas aidé", a-t-il estimé en référence à l'aide occidentale.

 

La Chine "premier partenaire commercial" de l'Afrique

 

M. Jia, lui, a souligné que la Chine était devenue "le premier partenaire commercial de l'Afrique avec 150 milliards de dollars, soit 10% du total du commerce extérieur chinois", et que plus de deux mille sociétés chinoises avaient désormais investi 13 milliards de dollars sur un continent dont la population a dépassé le milliard d'habitants.

 

Du Sud-africain Jacob Zuma à l'Ivoirien Alassane Ouattara, en passant par le Nigérian Goodluck Jonathan, le Soudanais Omar el-Béchir, le Sud-Soudanais Salva Kiir, les dirigeants africains étaient venus nombreux assister à l'inauguration, sur fonds de tambours et de danses folkloriques.

 

Le siège de l'UA est "sans doute le plus haut de Addis", a relevé le président de la Commission de l'UA Jean Ping, avec une hauteur de 113 mètres selon ses services.

 

L'empreinte de Pékin y apparaît un peu partout en filigrane, dans une pierre traditionnelle chinoise qui décore un jardin d'apparat, dans la signature gravée dans la pierre d'entrée ("avec l'aide du gouvernement de la république populaire de Chine"), voire dans le choix des canaux de traduction simultanée, le chinois s'étant vu attribuer le premier canal, et l'anglais le second.

 

Une statue en bronze de Kwame Nkrumah, ancien président du Ghana et chantre de l'unité africaine, a été inaugurée ainsi qu'un mémorial des Droits de l'homme de l'Union africaine.

 

Les chefs d'Etat africains qui ouvriront dimanche à partir de 07H00 GMT leur 18e sommet auront auparavant été invités à planter un arbre devant le nouveau siège, hommage posthume à Wangari Maathai, la militante écologiste kényane et prix Nobel de la Paix, décédée l'an dernier.

 

Source : AFP

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Pékin peaufine son image en Afrique

Par Arnaud de La Grange Mis à jour le 29/01/2012 à 20:55 | publié le 29/01/2012 à 20:47 Réagir

 

En offrant à l'Union africaine (UA) son nouveau siège, la Chine marque spectaculairement sa montée en puissance sur le continent africain. Édifié au cœur d'Addis-Abeba, le bâtiment est entré en fonction dimanche, pour le lancement du 18e sommet de l'organisation africaine. Le cadeau chinois à l'Afrique n'est pas mesquin. Avec ses trente étages, culminant à une centaine de mètres, le nouveau siège de l'UA a coûté plus de 150 millions d'euros. Il aligne trois centres de conférences, des bureaux pour 700 envoyés des 54 États membres, un héliport. Dans sa générosité, Pékin a financé jusqu'au mobilier.

Lors de l'inauguration, Jia Qinglin, n°4 du régime chinois, a souligné que la Chine était désormais le premier partenaire commercial de l'Afrique. Avec des échanges qui se sont élevés à 150 milliards de dollars l'en 2011, contre à peine 20 milliards dix ans plus tôt. Selon le ministère du Commerce, les investissements chinois en Afrique ont augmenté de 58,9% en 2011, s'élevant à 1,7 milliard de dollars.

Début janvier, le ministre des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a comparé l'Afrique à une «mine d'or» pour les investissements étrangers. Les dirigeants chinois s'évertuent à dire qu'ils ne viennent pas uniquement «pomper» les matières premières - pétrole, surtout, et minerais-, mais qu'ils veulent être un partenaire global et équilibré de l'Afrique. Les dons et crédits accordés au continent aident à huiler le discours. «La relation entre la Chine et l'Afrique devient plus multiforme, plus compliquée, commente Jean-Pierre Cabestan, de la Baptist University de Hongkong. Elle est d'ailleurs moins gérée exclusivement par l'État, avec de grosses sociétés chinoises ou des petits entrepreneurs qui jouent leur propre jeu.» Cette poussée chinoise suscite des réactions contrastées. Certains saluent une manne financière presque inespérée. Un rapport de la Banque mondiale, en 2008, a d'ailleurs reconnu l'apport chinois dans le développement des infrastructures en Afrique, surtout dans des régions où les Occidentaux se sont désinvestis.

Rapt de 29 Chinois au Soudan

Mais d'autres reprochent aux Chinois de vivre en autarcie, en faisant venir plusieurs milliers de nationaux pour leurs chantiers attirant ainsi des cohortes de commerçants chinois qui fragilisent ou tuent l'économie locale, notamment le secteur du textile.

Le Tchad offre une illustration de ces rapports parfois difficiles entre le géant chinois et les petits États africains. Il y a dix jours, un différend sur les prix du carburant entre les autorités tchadiennes et la compagnie pétrolière chinoise CNPCI a entraîné la fermeture de la raffinerie construite par cette dernière il y a six mois. Ce qui est nouveau, c'est l'implication politique à laquelle les Chinois se trouvent de plus en plus contraints, souvent bien malgré eux. On vient de voir, chose impensable il y a encore peu, Pékin s'impliquer dans une médiation entre les deux Soudan, qui s'affrontent autour de la rente pétrolière.

En engrangeant les bénéfices de l'internationalisation, la Chine découvre aussi ses dangers. Elle a annoncé dimanche que 29 employés chinois travaillant à la construction d'une route avaient été enlevés par une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), dans le Sud-Kordofan. Avant cela, en Libye, Pékin avait dû procéder à l'évacuation de plus de 30.000 ressortissants et passer sur ses principes diplomatiques pour prendre langue avec des rebelles.

Pour améliorer son image en Afrique, la Chine vient de lancer un décrochage africain de sa télévision officielle CCTV-News. Ce centre de production d'une centaine de personnes, installé à Nairobi, est symboliquement le premier du genre hors de Chine.

Source :  Le Figaro

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