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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 00:20

Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Abef : « Le marché de capital-risque et de capital-investissement permet à l’Etat d’opérer un effet de levier »

Interrogé à chaud par econostrum.info après les décisions prises par le conseil des ministres du 22 février 2011, Abderrahmane Benkhalfa a accepté de nous livrer ses premières impressions.



Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Abef, estime qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre une erreur professionnelle et un délit (photo F.Dubessy)
Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Abef, estime qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre une erreur professionnelle et un délit (photo F.Dubessy)
Econostrum.info : Le Conseil des ministres qui s’est tenu aujourd’hui (le 22 février 2011) a chargé le Trésor public de mettre à la disposition des banques publiques une ligne de crédit à long terme renouvelables en faveur des projets à maturité longue. Pouvez-vous faire un commentaire sur la question ? 

Abderrahmane Benkhalfa : Il est vrai que les ressources actuelles des banques sont suffisantes. Seulement, les banques sont des banques commerciales qui mobilisent leurs ressources à moyenne durée, de 4 à 7 ans.

Les projets qui exigent des montants au-delà des 7 ans sur des ressources longues présentent des risques. Or, les banques obéissent à des règles prudentielles. Cette nouvelle disposition permettra aux banques de financer des projets à long terme tout en respectant les normes de prudence, de garder le même niveau de disponibilité des ressources et en investissant des ressources longues sur des projets longs.

Le tout, en ayant un équilibre entre une maturité des ressources et une maturité des placements.

Il faut savoir que la banque centrale exige que tous les crédits supérieurs à 5 ans soient couverts à 60% par des ressources qui ont une maturité conventionnelle supérieure à cinq. Avec cette décision, le ratio de prudence va être respecté. 
 
La banque sera dans une situation de conformité en termes de sécurité et de respect des normes.

Maintenant, il s’agit de voir quels seront les mécanismes opérationnels.

« Le potentiel des ressources et la mise en place de crédits alternatifs donnent une étendue au marché du crédit »
Econostrum.info : Lors de ce même conseil, il a été décidé la mobilisation des sociétés d’investissements déjà créées par les banques publiques en vue de gérer les fonds d’investissements des wilayas et de promouvoir leur participation, durant une période initiale, au capital des petites et moyennes entreprises (PME) qui le désirent… 

Abderrahmane Benkhalfa : Les sociétés de capital investissement sont des sociétés qui complètent le financement bancaire. Il y a des normes de prudence et d’orthodoxie entre le promoteur et la banque. 
 
Un investisseur doit avoir des capitaux propres qui peuvent être familiaux ou des capitaux d’investissement. En l’étendant sur tout le territoire national, le tissu de création nouvelle est régionalisé. Ce sont des sociétés qui entrent dans des sociétés existantes via leurs capitaux et leurs permettent ainsi d’acquérir plus de crédits.

Le marché de capital-risque et de capital-investissement permet à l’Etat d’opérer un effet de levier.

Nous avons aujourd’hui, le crédit bancaire classique, le leasing qui est en pleine expansion et le capital-investissement qui est émergeant avec l’Etat qui s’y met.

Avec la dépénalisation de l’acte de gestion, les banquiers prendront plus d’initiatives. Le potentiel des ressources et la mise en place de crédits alternatifs donnent une étendue au marché du crédit et nous pousse à plus de prudence dans la gestion des crédits.

Ne pas faire l’amalgame entre une erreur professionnelle et un délit de fraude
Econostrum.info : Il y a un débat actuellement sur la dépénalisation de l’acte de gestion. Comment «situez-vous l’acte de gestion»? 

Abderrahmane Benkhalfa : Nous parlons de dépénalisation de l’acte de gestion qui reste du domaine de l’erreur professionnelle. Les actes de fraudes sont des actes passibles du pénal. Les actes de gestion bancaire sont cadrés par des règles de discipline, de bonnes pratiques et d’éthique. Chaque banque a, outre son règlement intérieur, un code de bonne conduite.

Econostrum.info : Existe-t-il un code de déontologies spécifique aux banques?
 

Abderrahmane Benkhalfa : La Banque d’Algérie travaille avec les professionnels du secteur pour finaliser un code de déontologie interbancaire. Par ailleurs, au niveau des banques et établissements financiers, des « direction de conformité » se mettent en place pour la gestion des normes et des conformités. Un travail de plus en plus fin se met en place dans le domaine.


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