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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 19:39

 

 

AFP
Le parti d’Alexis Tspiras est prêt à former un gouvernement et à appliquer son vaste programme. L’ambition de Syriza est grande et se divise en quatre piliers : le traitement de la crise humanitaire, le redémarrage de l’économie réelle, la restauration de l’emploi avec les garanties d’un droit du travail consolidé et la refonte citoyenne des pouvoirs de l’Etat.

L’urgence, a réaffirmé Tsipras, est la sortie de la crise humanitaire qui met la Grèce à genoux. Comme Syriza anticipe des difficultés à se financer dans un premier temps, les premières mesures sont calculées à « budget équilibré ». Pour un coût annuel inférieur à 2 milliards d’euros, Syriza entend fournir de l’électricité gratuitement et des aides alimentaires à tous les ménages sous le seuil de pauvreté, augmenter le remboursement et la gratuité des soins médicaux, garantir le logement des dizaines de milliers de familles menacées d’expulsion, baisser les prix du chauffage, imposer la gratuité des transports en commun pour les plus fragiles et augmenter les petites retraites. Autant de mesures d’urgences qui visent à sortir les Grecs les plus en difficulté de la spirale de pauvreté qui menace leur espérance de vie.

Des mesures pour l’emploi et les salaires

Mesure majeure, Syriza va imposer une hausse importante du salaire minimum, sans distinction d’âge, à 751 € dans un premier temps. Il est actuellement à 427 € pour les jeunes, 586 € pour les autres. Cette mesure devrait apporter automatiquement une croissance de 0,5% du PIB rien que par la consommation des ménage et la hausse des recettes fiscales. Cette décision va s’accompagner de nombreuses mesures en faveur de l’emploi qui commencera par la restauration d’un droit du travail fort. Syriza veut aller plus loin et entend interdire les licenciements collectifs, comme interdire la « location » de salariés entre les entreprises.

L’urgence ensuite est de favoriser le retour au travail, ce qui passe par la remise en ordre des services publics détruits par la politique néolibérale imposée par la Troika. 300.000 emplois sont ainsi promis dans les secteurs publics et l’économie solidaire. Ils cibleront en priorité les chômeurs les plus fragiles, parents célibataires et les jeunes. L’allocation chômage qui ne touche que 10% des chômeurs sera également largement étendue.

Une refonte démocratique

L’Etat grec est affaibli, suite à la privatisation de nombreux services publics et le licenciement de milliers de fonctionnaires, mais il est aussi discrédité en se mettant au service des banques et de la Troika, il a perdu sa légitimité. Syriza entend donc refonder véritablement l’Etat pour le mettre au service des Grecs. Le parti entend s’engager dans un processus de longue haleine, mais veut proposer rapidement plusieurs mesures phares. Une réforme des collectivités territoriale est prévue, visant à leur accorder davantage d’autonomie administrative et financière des collectivités locales. Syriza entend également renforcer le rôle législatif et de contrôle du Parlement et réduire l’immunité parlementaire et ministérielle. Plusieurs outils de démocratie directe sont prévus, comme la possibilité de légiférer suite à un vote d’initiative populaire, de laisser aussi au peuple la possibilité d’apposer son droit de veto aux lois et aux décisions administratives, ainsi que d’appeler à référendum. On sent bien là que Syriza veut protéger les Grecs contre le déni de démocratie qu’a constitué la série de mesures d’austérités imposée par la Troika, contre l’avis du peuple.
Toujours au chapitre démocratique, Syriza veut reconstituer le tissu médiatique de l’audiovisuel public qui a été supprimé par le gouvernement actuel.

Répondre à l’urgence fiscale

Syriza est conscient que la Grèce est rentrée dans une impasse fiscale. Les recettes ne rentrent plus, les citoyens ont accumulé avec la crise des dettes au fisc comme aux banques insoutenables qu’il faut solder pour faire repartir l’économie réelle. L’objectif est à la fois de soulager le citoyen, la force vive de l’économie, et de refonder un système sain qui permette le retour des rentrées fiscales. A l’intention des Grecs endettés envers le trésor public, Syriza propose ainsi l’arrêt des saisies immobilières et un plafonnement du remboursement des sommes dues, avec une suspension de paiement de 12 mois pour les citoyens ayant perdu leur emploi.
Toujours dans la même logique d’éviter d’asphyxier la population, un plafonnement à 1/3 du revenu sera imposé pour le remboursement des dettes privées, envers les banques principalement. Les ménages sous le seuil de pauvreté verront leur dette effacée. Et les banques auront l’interdiction de spéculer sur les dettes des particuliers. Pour financer les PME et les agriculteurs, Syriza entend fonder une banque publique de développement et favoriser les financements coopératifs.

Côté recettes,  Syriza veut instaurer un impôt progressif sur la fortune immobilière, protégeant les résidences principales tout en allant chercher l’argent là où il se trouve.
La lutte contre l’évasion fiscale sera aussi au cœur de l’action de Syriza, avec des mesures précises et ciblées. La restructuration de la dette publique et la réaffectation du Fonds européen de stabilité devraient également permettre de dégager d’importantes marges de manœuvre. Ainsi selon les économistes de Syriza, ces mesures devraient permettre de récupérer jusqu’à 13,5 milliards d’euros de recettes, alors que le coût du programme de relance s’élèverait à 10 milliards environ.

La dette grecque. A 175 % du PIB (contre 115% en 2009), elle est insoutenable. Mais la cause première et principale de l’explosion de cette dette est l’austérité imposée contre l’avis du peuple grec par la Troika. Toute cette partie de la dette, accumulée depuis 2008 est jugée illégitime et Syriza demande son effacement. Pour le reste, le parti propose que le remboursement soit assorti d’une clause de croissance, et qu’il soit proportionnel au développement économique du pays. Enfin, Alexis Tsipras  a annoncé «haut et fort que nous revendiquons toujours le remboursement du prêt imposé à la Grèce par les forces d’occupation nazies. (…) D’ailleurs, dès que notre gouvernement sera en charge, cette question fera l’objet d’une demande officielle ».

 

http://www.humanite.fr/syriza-son-engagement-aupres-du-peuple-grec-563546

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