Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:27
  • "L'accueil que nous réservons aux jeunes" par Chantal R.

Je m'indigne de l'accueil que nous réservons aux jeunes qui entrent dans la vie active et dans la vie d'adulte. Combien de temps leur faut-il pour avoir un emploi stable même lorsqu'ils sont super-diplômés s'ils ne bénéficient pas du réseau de relations de leurs parents ? Comment font-ils pour obtenir un logement indépendant s'ils n'ont personne pour se porter caution ? Comment traversent-ils cette période où ils ont quitté la famille et où ils doivent retrouver leurs propres repères dans une société qui semble avoir perdu les siens ? Quel goût de vivre leur transmettons-nous quand les médias nous abreuvent de catastrophes et de lendemains qui déchantent ?

 

Oui, les jeunes d'aujourd'hui se baladent avec téléphone en poche et restent connectés à leurs "amis", mais pour quoi faire ? Les idéaux d'hier se sont effondrés, quels sont ceux d'aujourd'hui ?
Je ne suis pas sûre que j'aurais eu envie d'être jeune en 2011 si cela avait été possible. Et je suis inquiète pour ceux que j'ai mis au monde et qui doivent affronter ce monde avec heureusement plus d'énergie que moi.

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:26

 

Une nouvelle année civile : " Pour la justice sociale, la vertu, l'équité, l'égalité, l'éthique (morale), pur plus de respect, de tolérance, d'amour, de joie, de bonheur, de droits de l'Homme, de justice, d'amitié..." !
Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:26

Le petit ouvrage de Stéphane Hessel, Indignez-vous !, où l'auteur appelle à une "insurrection pacifique" contre les déréglements et les injustices de notre société, a conquis près de 500 000 lecteurs en trois mois. Le Monde a demandé à vingt-huit personnalités les raisons de leur colère. En voici quelques extraits.

 

 

Le constat de Stéphane Hessel tient en une phrase : "Dans ce monde, il y a des choses insupportables".

Le constat de Stéphane Hessel tient en une phrase : "Dans ce monde, il y a des choses insupportables".AFP/THOMAS COEX

"Les mensonges des banquiers", par Katherine Pancol, écrivain

Récemment, rien ne m'a plus indigné plus que ce que montre le documentaire Inside Job. D'une façon pas du tout racoleuse, pas du tout à la Michael Moore, le réalisateur met au jour les mensonges des grands banquiers, leur complicité avec de grands universitaires et la corruption des gouvernements.

Le pire, c'est qu'à la fin tous ces gens, qui auraient dû être pénalisés pour les dégâts économiques et sociaux dont ils sont responsables, gardent leur maisons et leurs appartements sur la 5e Avenue à New York, et que ce sont les mêmes qui gravitent autour d'Obama aujourd'hui. Ce film, c'est une petite bombe à explosion.

"Une époque Marie-Antoinette", par Cédric Klapisch, cinéaste

Cette année, ce qui m'a révolté, c'est la dérive autiste du gouvernement. Eric Woerth personnalise assez bien ce nouveau tempérament. On connaissait la droite patriarcale et faussement concernée par la fracture sociale, la droite "droit dans ses bottes", autoritaire et assez peu douée pour le dialogue social. Toutes deux manifestaient malgré tout une certaine bienveillance gaulliste. Le peuple était manipulé mais avec une sorte de respect ou de fausse complicité.

Avec Eric Woerth, on redécouvre une époque Marie-Antoinette, le dialogue social est un dialogue de sourds assumé. Les problèmes, au fond, on ne cherche plus à les résoudre. Il faut juste attendre la date et passer par-dessus l'avis des autres.

Eric Woerth était empêtré dans le conflit sur les retraites, pilonné par les médias qui lui découvraient peu à peu une batterie de casseroles peu glorieuses. Affaire Bettencourt, conflits d'intérêts, gestion douteuse de l'argent public… Lui, gardait le sourire. Pris pour cible, offusqué, il finit par conclure : "Il n'y a pas d'affaire Woerth !" S'il nous le dit… La justice n'est plus nécessaire, Eric sait ce qui est bon.

Mensonges ? Langue de bois ? Inconscience ? Bêtise profonde ? Non, c'est pire. C'est le déni, la réalité n'existe plus. Seul l'exercice du pouvoir intéresse pour lui-même. Le peuple doit se taire. Le cynisme et l'autisme règnent.

 

La couverture du manifeste de Stéphane Hessel "Indignez vous !", vendu fin décembre à 500 000 exemplaires.

La couverture du manifeste de Stéphane Hessel "Indignez vous !", vendu fin décembre à 500 000 exemplaires.DR


"Sentiment de haine", par Christian Boltanski, plasticien

Ce qui m'a indigné cette année est la manière dont ont été traités les Roms, et plus encore la tentative du gouvernement de créer le sentiment de haine envers une population différente… Si peu différente.

"La faim physique et intellectuelle", par André Brahic, astrophysicien

Ce qui m'indigne est la faim "physique" (il est inacceptable que nous tolérions que des hommes meurent de faim) et la faim "intellectuelle" (tous les enfants du monde devraient avoir accès à l'éducation et non être la proie des "bourreurs de crâne". Ils devraient tous pouvoir fréquenter l'école laïque rêvée par la IIIe République.

Ainsi nous aurions peut être moins de fanatiques religieux, moins de violence, moins de chômage, moins de victimes des marchands d'illusions – astrologie, vie éternelle, soucoupes volantes, remèdes miracles, sources d'énergie non polluantes, etc. Tout ceci me fait penser à une phrase de Victor Hugo : "C'est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas."

"L'injustice faite aux femmes", par Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France

L'injustice, c'est-à-dire ne pas être rétribué en fonction de ce que l'on a fait, comme dans le cas du petit garçon qui se fait gronder alors que c'est l'autre qui l'a attaqué. Parmi les injustices monumentales, celles qui me révoltent le plus sont les injustices faites aux femmes. Il n'y a rien à faire : quand je vois, par exemple, la façon cavalière avec laquelle une femme se fait rabattre le caquet en public par son compagnon, je suis envahie par un sentiment de colère et d'indignation.

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:25

 

AFPS - Officiel - Asso Loi 1901 pour une paix réelle et durable fondée sur l’application du droit international en lien avec le peuple palestinien et ses représentants légitimes.

 

http://www.france-palestine.org

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:24

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 01:22

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 23:37

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 23:35

En Belgique, les négociations pour réformer le fédéralisme belge piétinent, devant l’intransigeance des séparatistes flamands de la N-VA. Alors que partis et médias des deux côtés de la frontière linguistique livrent une lecture surtout communautaire de la crise, certains privilégient une analyse en termes socio-économiques et idéologiques : Derrière les revendications flamandes pour plus d’ autonomie, c'est la solidarité entre les travailleurs que l’on tenterait de briser.

Pour l’opinion publique francophone, la crise politique qui paralyse le pays depuis six mois porte un nom : Bart De Wever. Cet imposant quadragénaire au visage poupin est le président du parti qui, depuis le 13 juin dernier, est le plus puissant de Flandre : la N-VA (« Alliance Néo-Flamande », droite nationaliste). C’est lui qui, après deux mois de tractations politiques, claqua la porte des négociations, devant « l’intransigeance des francophones ». Il accuse ces derniers de vivre aux crochets de la Flandre – reprenant là une rengaine habituelle des nationalistes flamands – et de rechigner à sortir du « fédéralisme d’argent de poche ». Un point de vue généralement relayé par la presse flamande.

Si la N-VA peut être à juste titre accusée de prolonger le blocage politique, il serait réducteur d’appréhender cette crise uniquement à l’aune de l’opposition séculaire entre flamands et francophones. Les médias en offrent ainsi trop souvent une lecture exclusivement communautaire, et opposent deux communautés aux intérêts et cultures politiques divergents. Cette analyse, qui fait en partie appel à l’émotion, peut présenter pour eux quelque intérêt – notamment en termes d’audience et de lectorat, certains journaux optant volontiers pour un ton racoleur. Mais elle risque d’occulter des enjeux autrement plus fondamentaux, d’ordres sociaux et économiques, et qui transcendent le clivage linguistique.
 
Car outre le fait d’être le champion de l’autonomie flamande, la N-VA est surtout l’un des partis les plus libéraux de l’échiquier politique belge. « Le Voka (ndlr : l’union des entreprises flamandes) est mon patron », aurait ainsi affirmé Bart De Wever durant les négociations en vue de la fameuse « réforme de l’Etat ». La lecture du programme électoral de ce parti présente d’ailleurs de fortes similitudes avec les recommandations de l’organisation patronale : suppression des pré-retraites, limitation des allocations de chômage dans le temps, régionalisation de l’ impôt sur les personnes physiques (IPP), calcul du temps de travail sur base annuelle (et non plus hebdomadaire), réduction du nombre de fonctionnaires, allègement des charges patronales, etc.[1] Il convient donc de se pencher sur l’agenda social caché du parti jaune et noir qui, au-delà des divergences linguistiques, inquiète les travailleurs et le monde syndical.


« Briser la solidarité entre les travailleurs »

En Belgique comme ailleurs, la norme en termes de politiques économiques consiste, depuis la crise des années 70, à favoriser les politiques de l’offre, c’est-à-dire visant à offrir les meilleures possibilités d’investissement pour les entreprises. Au niveau européen, cette course à la compétitivité s’est notamment manifestée par la Stratégie de Lisbonne de 2000, vaste projet visant à faire de l’Union Européenne la zone la plus compétitive du monde à l’horizon 2010[2]. Dans cette perspective, les modèles sociaux des Etats membres sont souvent vus comme un frein à cette marche vers le progrès que représenterait l’ « économie de la connaissance ». Or, la tâche représente, en Belgique, un effort considérable. Le modèle social belge présente en effet certaines anomalies  qui font pâlir plus d’un artisan de la déréglementation du travail : liaison des salaires à l’indice des prix, négociations salariales institutionnalisées, un important système de sécurité sociale, etc. Des acquis sociaux obtenus chèrement par les travailleurs au fil des luttes, mais parfois vues par les élites patronales comme autant d’anachronismes qui freinent le développement économique.

Dès lors, l’une des stratégies envisagées consiste à monter les travailleurs les uns contre les autres afin de briser la synergie qui permet de lutter efficacement pour la défense de leurs droits. La xénophobie ne joue-t-elle pas un rôle historique d’arme de division massive àl’encontredes travailleurs[3] ? « N’oublions pas qu’au-delà de dissensions ponctuelles, la plupart des avancées sociales se sont faites grâce à l’union des travailleurs francophones et néerlandophones », souligne Hendrik Vermeersch, syndicaliste et initiateur de la pétition « sauvons la solidarité ».

Aidé par le discours nationaliste, le patronat de Flandre (constitué en partie d’investisseurs étrangers) entend donc affaiblir le poids des travailleurs, dans un pays où les syndicats possèdent un pouvoir non négligeable. La victoire de la N-VA aux dernières élections représente donc pour celui-ci quelque chose de providentiel,cette dernière ayant promis de mettre fin aux anomalies du modèle social belge.
 

Un front ouvert contre les acquis sociaux

Symbole s’il en est de tout Etat-providence, la sécurité sociale représente le secteur par excellence que la N-VA désire régionaliser. Elle comprend notamment l’indemnisation du chômage, le financement des retraites et la prise en charge des soins de santé, et est financée par les cotisations patronales, salariales et par la fiscalité. Sans la redistribution effectuée par l’Etat à travers la sécurité sociale, le taux de pauvreté doublerait, tandis que les inégalités croîtraient de façon exponentielle[4].« La sécurité sociale est un moyen d’émancipation par rapport au travail, et, outre le fait d’assurer une sécurité d’existence, représente quelque chose de fondamental sur le plan psychique », rappelle Guy Tordeur, délégué permanent du syndicat chrétien CSC. De leur côté, les employeurs entendent contribuer le moins possible à son financement. Ils la perçoivent généralement comme un mal nécessaire à assurer la paix sociale. Depuis les années 80, on assiste ainsi à une réduction quasi-continue de la part des cotisations versées par le patronat, tandis que la part venantdes salaires augmente[5].

Dans ce cadre, le projet de la N-VA et d’une partie de la classe politique flamande de scinder de larges pans de la sécurité sociale pour les transférer aux régions bouleverserait le compromis social belge : en cas de scission, l’assiette sur laquelle les transferts sont effectués se réduirait considérablement, et on aboutirait à une solidarité à deux vitesses. « La volonté de scinder la sécurité sociale doit être comprise comme une volonté de mettre en compétition les deux communautés » Ajoute le sociologue Mateo Alaluf, qui souligne que la région qui appliquerait les standards sociaux les plus bas attirerait probablement davantage les investisseurs. Pour Hendrik Vermeersch, « Une scission de la sécurité sociale signifierait la destruction de ce que les Wallons, les Flamands et les Bruxellois ont conquis ensemble »[6].

Face à ce démembrement, la sécurité sociale serait considérablement affaiblie. La porte serait ainsi ouverte à un recours aux assurances privées pour financer les retraites. Or, le système prôné par le secteur privé, la retraite par capitalisation, se fonde sur la faiblesse des mécanismes de solidarité, chaque adhérent cotisant pour lui-même. De plus, en recourant aux placements financiers (les fameux fonds de pension), ce modèle s’est montré à plusieurs reprises sensible aux aléas boursiers, comme l’ont notoirement démontré la crise économique argentine et l’affaire Enron aux Etats-Unis[7].
 
Autre symbole du modèle social belge : la négociation collective. La Belgique présente en effet la particularité de voir une série de questions liées à l’emploi (salaires, durée de travail, etc.) fixées par des négociations entre syndicats et organisations d’employeurs au niveau national. Si leur rôle s’est peu à peu affaissé depuis la crise des années 70, les Conventions Collectives de Travail (CCT) restent parfois déterminantes pour le fonctionnement des relations de travail en entreprise. La scission de ce système sur une base communautaire, envisagée par la N-VA, risquerait de compliquer son fonctionnement. Guy Tordeur y voit une manœuvre destinée à affaiblir les salariés : « L’agenda caché des promoteurs d’une telle scission est de la rendre ingérable, afin qu’elle soit ramenée à son niveau le plus atomisé : l’entreprise ». En effet, en l’absence d’accord national ou sectoriel, c’est au sein des entreprises que sont conclus la plupart de ces accords, qui, en l’absence d’encadrement politique, sont souvent peu favorables aux travailleurs.

Est également envisagée la scission de l’Impôt sur les Personnes physiques. Elle aurait pour résultat que les entreprises ne seraient plus imposées au même taux dans les différentes régions du pays. Ainsi, une région imposant davantage les entreprises serait désavantagée par rapport à une autre, sauf à baisser à son tour le taux d’imposition. Cela entraînerait ainsi une surenchère à la compétitivité, accentuant par là le déficit public, qu’il sera vraisemblablement demandé aux travailleurs de combler.

Enfin, la scission des politiques de l’emploi mènerait à une course au moins-disant social entre les régions du pays. Un phénomène de dumping est déjà présent à l’échelon européen, notamment avec l’Allemagne, dont le faible coût du travail force ses voisins à la modération salariale[8]. Une scission des politiques de l’emploi induirait immanquablement la reproduction de ce phénomène à l’intérieur des frontières belges. Alors que les partisans d’une scission insistent sur la différence des marchés de l’emploi des trois régions du pays pour la justifier, le professeur Maxime Stroobant, ancien directeur général de l’ONEM (ndlr : organisme qui gère l’assurance-chômage) minimise la portée de cet argument. « Si on suit ce raisonnement, on en arrive inévitablement à se demander jusqu’où il faut aller dans la scission de la gestion du marché de l’emploi. Ici, en Brabant flamand, le chômage est de 8 % et il est d’un tout autre genre qu’à Anvers, où il est d’ailleurs de 4 ou 5 %. Faut-il pour autant créer un Onem anversois et un autre pour le Brabant flamand ? »[9]. Cette différence entre les marchés régionaux n’a par ailleurs rien d’anormal par rapport aux autres pays européens.

Tous ces projets de scission ont un point commun : ils conduiraient les régions à rivaliser d’ingéniosité pour attirer les investisseurs, ce qui les placerait dans une situation de concurrence. « On va vers la mise en place progressive d’un fédéralisme concurrentiel, qui supplante le fédéralisme coopératif actuel », analyse le professeur Michel Quévit, qui insiste sur le fait que les réformes promues par la N-VA priveraient l’Etat de mécanismes de solidarité entre régions[10]. Argument rejeté par les nationalistes flamands. Ils préfèrent y voir une responsabilisation  nécessaire des régions, qui seraient les plus à même de gérer les matières évoquées. Le professeur Stroobant attire l’attention sur la faiblesse de cet argumentaire. « Dans [un contexte mondialisé], il est absurde de se replier uniquement sur sa région ». Ce repli est particulièrement dangereux pour les travailleurs. « Les gens actifs sur le terrain syndical et qui réfléchissent à la position des travailleurs se rendent pleinement compte que collaborer et être solidaire constituent la seule issue pour pouvoir affronter les grands problèmes qui les attendent[11] ».


De part et d’autre, l’union s’organise

Pour toute réponse à cette offensive contre les acquis sociaux, le centre-gauche francophone au pouvoir dans 1es régions bruxelloises et wallonnes (La coalition dite « olivier », rassemblant chrétiens centristes, écologistes et socialistes) a décidé de former un front francophone durant les négociations. Une étude de l’argumentaire des membres de ce front montre qu’ils s’opposent à la réforme de l’Etat proposée par la N-VA pas tant en ce qu’elle menace les acquis sociaux des travailleurs belges, mais parce que cela appauvrirait les francophones[12]. Cette stratégie ne manque pas de logique électorale dans la mesure où les politiques francophones ne sont pas élus par des flamands. Mais cela accrédite d’une certaine manière la thèse d’un affrontement communautaire, relayant ainsi au second plan le clivage gauche-droite.

 
De leur côté, les syndicats ont fait le choix de créer des ponts entre les partisans flamands et francophones du maintien d’une forte protection sociale. Ainsi, les ailes flamandes des syndicats socialistes et chrétiens (qui, à la différence des partis politiques, ne sont pas divisés sur base linguistique) ne ménagent pas leurs efforts pour lutter contre le discours dominant. Sur ce point, l’aile flamande du mouvement syndical est claire : considérant que tous les travailleurs sont égaux quelle que soit leur langue, l’essentiel reste donc de sauvegarder la solidarité et de protéger le modèle social belge des assauts de la droite. En 2007 déjà, après la première poussée de la N-VA aux élections législatives, une pétition lancée par les syndicats intitulée « sauvons la solidarité » avait rapidement récolté 100 000 signatures. Le milieu culturel n’est pas en reste, puisqu’un appel a récemment été lancé par 400 artistes flamands « contre le nationalisme borné », avec pour slogan « la solidarité grandit une culture »[13]. De façon générale, les syndicats et le monde associatif multiplient les campagnes de sensibilisation, et tentent de démontrer qu’en dépit des discours de ses leaders, le programme de la N-VA est avant tout destiné à servir le grand capital[14]. « Il est important pour les flamands de résister aux discours du patronat et de bien choisir leur camp, celui de la solidarité et de l’unité des travailleurs », martèle le syndicaliste Johan Fobelets.
 
Une union d’autant plus nécessaire que la N-VA et le Voka n’ont pas attendu pour nouer des liens avec les partisans francophones d’un démembrement du modèle social belge. Bart De Wever n’a en effet jamais caché ses réticences à intégrer une « majorité de centre-gauche »[15].Il privilégierait depuis toujours une alliance avec les libéraux, grands perdants du scrutin, mais sur la même longueur d’onde au plan socio-économique. Par ailleurs, le patronat ne s’encombre pas des querelles communautaires qui divisent le monde ouvrier : bien conscients des intérêts qu’ils partagent avec leurs homologues flamands, les patrons francophones ne voient pas forcément d’un mauvais œil les propositions radicales mises sur la table par les nationalistes flamands.
 
Ainsi, Bart De Wever était, mardi 30 novembre, invité à faire un discours devant un parterre d’entrepreneurs wallons à Liège, introduit par Didier Reynders (président du MR, libéraux francophones), les deux se montrant de plus en plus complice. Si les positions du leader nationaliste en faveur de la fin graduelle de la Belgique heurtent les plus fervents belgicains, les patrons qui assistaient à la conférence ont généralement été séduits par le programme socio-économique de la N-VA. « S’il y a une volonté de redressement chez les Wallons, le pays restera uni », constate Pierre Fortez, entrepreneur wallon et élu libéral, cette volonté devant se comprendre comme un abandon des rigidités du modèle social belge.

Lors d’une entrevue accordée au Monde en 2007, Bart De Wever interrogeait : « L’Europe peut réguler nos fonctionnements et nos solidarités. Faudrait-il s’acharner à maintenir ce toit intermédiaire qu’on appelle la Belgique ? » Posée en ces termes, la question susciterait probablement une réponse négative pour une partie de l’opinion publique, conditionnée à un discours d’affrontement entre communautés. En revanche, s’il est rappelé aux Belges qu’avant d’être Flamands, Wallons ou Bruxellois, ils sont avant tout des citoyens et des travailleurs qui partagent les mêmes intérêts à un fonctionnement efficace de l’Etat social, la réponse sera, en tout état de cause, très différente.
 

Gregory Mauzé

 

Source : www.michelcollon.info


[1] Programme de la NVA – économie, travail et entreprises
[2] La stratégie de Lisbonne fut renouvelée en 2010, poursuivant grosso-modo les mêmes objectifs. Pour plus de détavails voir HOUBEN, H, Stratégie de Lisbonne : attention, chute d’emplois !
[3] Collectif Manouchian, « OUVRONS LES YEUX, CAMARADE ! N°2, l’actualité des dominations, Septembre 2010 », in, Les Figures de la Domination [En ligne]
[4] NAGELS, J, « Eléments d'économie politique : critique de la pensée unique », p.171, Bruxelles : Editions de l'Université de Bruxelles, 2006.
[6] VAN DYCK, G., KENNES,M., "Rik Vermeersch (FGTB) et Guy Tordeur (CSC) à propos de Sauvons la solidarité", Solidaire, 4 décembre 2007
[7] BULARD, M, « Les retraités trahis par les fonds de pension », Le Monde Diplomatique, mai 2003
[8] il n’existe pas de salaire minimum en Allemagne
[10] DEMONTY,B., « Vers le fédéralisme de concurrence », Le Soir, 25 août 2010
[11] VAN DYCK,G., loc.cit.
[12] Les trois partis ont notamment affirmé dans un communiqué commun qu’ils resteront unis « Dans l’intérêt supérieur du pays en général et des Wallons et des Bruxellois en particulier ». "Communiqué conjoint du PS, du CDH et d’Ecolo" – le 4 octobre 2010.
[14] LEROUGE,H., "La pensée unique de Bart contestée en Flandre ?", Solidaire, 27 octobre 2010

Bart De Wever - Crise communautaire - Didier Reynders - Nationalisme - Syndicalisme

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 23:34

Pourquoi une certaine gauche américaine et européenne consacre-t-elle autant d’énergie à présenter le « lobby israélien » aux États-Unis et en Europe occidentale comme la force dirigeante de l’impérialisme américain faisant plier les présidents américains à leurs desiderata et mettant à leurs bottes les membres du Congrès ?

Dernièrement, je lisais l’entrevue que Kourosh Ziabari a obtenue d’un activiste américain nommé Jeffrey Blankfort. Deux courts extraits suffiront à en résumer les propos :

« Jeffrey Blankfort a accepté de m’accorder une interview exclusive sur l’influence du lobby israélien sur les décideurs du gouvernement américain, le programme nucléaire illégal et secret d’Israël, le conflit israélo-palestinien et la menace d’une attaque imminente d’Israël contre les installations nucléaires de l’Iran. (…) Dans votre article : "Le lobby israélien et la gauche : des questions difficiles", vous explorez de manière approfondie la domination du lobby israélien sur l’administration américaine et vous citez des exemples convaincants de l’influence de riches sionistes sur les multinationales (…) » (1).

 

Pourquoi une certaine gauche américaine et européenne consacre-t-elle autant d’énergie à présenter le « lobby israélien » aux États-Unis et en Europe occidentale comme la force dirigeante de l’impérialisme américain faisant plier les présidents américains à leurs desiderata et mettant à leurs bottes les membres du Congrès ?

 

Y a-t-il un autre exemple, dans l’histoire de l’humanité, d’une superpuissance de 310 millions d’habitants complètement inféodée à un petit pays insignifiant d’au plus sept millions et demi d’individus se chamaillant pour quelques kilomètres de terres semi-arides ? Est-il concevable qu’un pays pesant à peine 206 milliards de dollars de PIB annuel (2) puisse contrôler et diriger une superpuissance qui aligne 14 510 milliards de PIB annuel ? (3) Comme Uri Avnery l’écrivait : « Faut-il penser que la queue remue le chien ou ne serait-ce pas, plutôt, le chien qui fait battre sa queue ? ».

 

Je vais tenter de démontrer que c’est le conseil d’administration qui dirige sa filiale étrangère, même quand cette filiale est hystérique et assassine ; que c’est le président de la fédération américaine qui, dans le domaine des affaires étrangères, commande à chacun des États, y compris au quasi cinquante-et-unième État de l’Union (qu’est Israël). Je vais tenter de démontrer que c’est l’État major qui donne des ordres à la base militaire, même si celle-ci est située en zone hostile aux confins de l’empire. Il en fut ainsi sous l’empire Romain, sous l’empire Ottoman, sous l’empire Mongol et sous le III e Reich hitlérien. Et il en va ainsi sous le règne de Barak Obama, 44e Président des États-Unis d’Amérique.

 

L’économie (les moyens de production et d’échanges) est l’une des trois instances de toute structure sociale, l’instance dominante ; l’idéologie est la seconde instance et le politique est l’instance régulatrice de la gouvernance, tans dans les sociétés anciennes que dans les sociétés modernes. Il n’existe pas d’exemple de société poursuivant délibérément des politiques suicidaires allant à l’encontre de ses intérêts pour satisfaire une tierce-partie. Quand deux universitaires américains, Mearsheimer et Walt, déclarent que le lobby israélien contraint les États-Unis à poursuivre des objectifs politiques et militaires contraires à leurs intérêts nationaux, il faut y regarder d’un peu plus près, si l’on veut comprendre ce paradoxe (4).

 

Certaines contradictions internes à tout système social ont pu amener une grande puissance à péricliter, non pas pour s’asservir volontairement à un état suzerain moins puissant, bien entendu, mais parce que ces contradictions insolubles entraînaient les protagonistes dudit système économique, politique et idéologique à se quereller jusqu’à paralyser l’État, créant ainsi les conditions favorables à son renversement. Ainsi, ce n’est pas le « lobby » des aristocrates qui entraîna la chute de la monarchie française, c’est le fait que le système social féodal et aristocratique était paralysé. Les révolutionnaires français de la Convention lui donnèrent le coup de grâce. Il en est allé de même pour la Russie tsariste (en 1917) et pour la Chine du Kuomintang (en 1949).

 

Les lois de l’économie politique auraient-elles changé, depuis l’apparition de l’entité sioniste (Israël), au point que ce serait les manigances du lobby israélien qui orienteraient l’évolution de l’économie, de la politique et de l’idéologie au sein de l’empire ? Selon les tenants de la ‘nouvelle gauche’, une poignée de magouilleurs organisés en « lobby » commanderait aux plus puissants et leur imposerait de défendre des politiques contraires à leurs intérêts, parce que (soi disant) ces politiciens véreux souhaitent tellement être réélus qu’ils minent eux-mêmes les bases de leur pouvoir économique, politique et idéologique, cela pour obtenir quelques votes « juifs » ou pour bénéficier de l’appui des bailleurs de fonds sionistes (5).

 

Un imbécile peut, à la rigueur, scier la branche sur laquelle il est assis. Que 535 représentants, sénateurs et un président des Etats-Unis, tous imbéciles, scient la branche du Congrès et de la présidence américaine pour s’effondrer dans les miasmes de la petite politique israélienne, cela est plus qu’improbable. Il doit y avoir une autre explication.

 

Mais comment expliquer que Benjamin Netanyahu s’entête et refuse d’accorder le bantoustan sur plus de 5 % des terres palestiniennes, alors même que Barak Obama semble disposé à rétrocéder jusqu’à 10 ou 12 % de leurs terres aux Palestiniens ? La filiale sioniste tiendrait-elle tête à la maison-mère américaine ?

 

L’empire américain

 

Il y a consensus, au sein de la classe capitaliste américaine et parmi les sous-fifres politiques, sur le soutien indéfectible qu’ils accordent à leur base militaire installée au Levant, sur l’appui qu’ils donnent au quasi cinquante-et-unième État de l’Union, à leur colonie de peuplement et d’exploitation parachutée au fond de la Méditerranée, en plein cœur de ce monde arabe inquiétant. Par ailleurs, deux conceptions de la politique américaine au Proche-Orient s’affrontent, au Congrès, en concordance avec les deux sections des impérialistes qui se disputent le pouvoir aux États-Unis.

 

La section industrialo-financière, majoritaire au parti Démocrate, pense que la meilleure façon de mener la politique de l’empire dans cette région du monde est de lever une fois pour toute l’hypothèque palestinienne. Cette section des riches américains et leurs thuriféraires politiques croient que de rétrocéder un bantoustan d’une superficie « raisonnable » aux autochtones arabes les satisfera et apaisera les critiques des royaumes féodaux environnants, coupera l’herbe sous le pied des États récalcitrants (comme la Syrie et l’Iran), en leur retirant un argument de confrontation et en permettant à l’empire de concentrer ses efforts sur des problèmes beaucoup plus importants, comme le contrôle de l’acheminement du pétrole vers les marchés des puissances émergeantes (Chine, Inde), de même que le problème du choix de la monnaie internationale qui servira de devise forte pour ces échanges entre clients et fournisseurs d’hydrocarbures.

 

Le règlement de cette « Question palestinienne » devrait être mené rondement et l’accord des parties obtenu rapidement, ce qui permettrait, ensuite, de confier à cette base militaire américaine permanente des missions urgentes, comme celle d’attaquer l’Iran, de soutenir le gouvernement fantoche irakien, d’entraîner les services secrets afghans, d’organiser une insurrection en Syrie, d’agresser le Liban. Idem, pour ce qui est de blanchir l’argent sale d’une partie des banques américaines, de sous-traiter l’équipement militaire de pointe et de le tester sur différents théâtres d’opérations. Bref, qu’on en finisse avec ces quelques kilomètres carrés de terres semi-désertiques et que l’empire et sa colonie puissent passer à autre chose…

 

L’ex-président Jimmy Carter est le représentant emblématique de cette politique. Il l’a écrit, en 2006, dans son œuvre majeure : « Palestine, la paix, pas l’apartheid » (6). Jimmy Carter a été très franc, dans ce livre, et il a parfaitement expliqué que pour lui, les accords de Genève, qui proposaient l’établissement d’un bantoustan palestinien dans les limites approximatives de la Ligne Verte de 1967, le rejet du droit de retour pour les palestiniens des camps de réfugiés et l’établissement d’un gouvernement palestinien fantoche sous protectorat israélien constituaient un « compromis acceptable pour les deux parties ».

 

La section pétro-financière des capitalistes américains, majoritaire au parti Républicain, croit quant à elle que leur base militaire au Levant leur rend encore d’éminents services. Elle a servi d’entremetteur pour échanger de l’argent contre des armes avec l’Iran au bénéfice des Contras, elle a entraîné les soldats guatémaltèques, quand la CIA ne pouvait le faire directement, elle a fomenté un coup d’état au Honduras et elle soutient le gouvernement kurde au nord de l’Irak, elle menace l’Iran pour calmer les ambitions de cette puissance régionale, elle espionne tous les gouvernements de la région et elle bombarde, à l’occasion la Libye, la Tunisie, la Syrie ou le Liban, quand ces gouvernements tentent de tenir tête aux grands de ce monde et qu’ils oublient qui sont les maîtres de la planète.

 

L’entité sioniste équipe et entraîne les armées réactionnaires que le Pentagone ou la CIA ne parviennent pas à soutenir directement, suite aux restrictions votées par le Congrès. L’armée israélienne expérimente les nouvelles armes américaines sur des populations civiles et elle développe de nouvelles stratégies anti-insurrection à Gaza, en Cisjordanie et dans le Sud-Liban. Bref, cette base militaire avancée a, selon cette faction, encore sa raison d’être en l’état, et le fait qu’un petit peuple de gueux quémande sa terre ancestrale avec autant d’acharnement depuis si longtemps n’est pas de nature à l’amener à modifier ses plans.

 

Cette section de la classe capitaliste américaine croit cependant que viendra le jour où il faudra en finir avec ce problème en accordant un bantoustan à ces quelque 4 millions de va-nu-pieds, qu’on ne saurait transférer vers la Jordanie. Par contre, ces hommes d’affaires et les politiciens Républicains qui sont à leur solde s’en remettent à leurs commandants locaux israéliens pour régler ce genre de question secondaire et pour partager ces quelques kilomètres carrés de sables et de caillasses.

 

Le temps venu, les officiers locaux de l’armée israélienne bien équipée, bien ravitaillée en munitions sophistiquées, bien entraînée et convenablement financée sauront comment régler ces désagréables questions frontalières. On peut leur faire confiance et s’ils ne règlent pas cette question tout de suite, c’est qu’ils savent, mieux que leurs patrons à Washington, ce que l’ennemi palestinien peut encore céder et concéder.

 

Le rôle circonscrit du lobby

 

C’est à exploiter ces disputes entre les deux factions consensuelles de la grande bourgeoisie impérialiste américaine (Démocrates – Républicains) que jouent les dirigeants de la succursale israélienne. L’un des instruments de pression sur les deux partis politiques représentant ces deux factions est le « lobby israélien » à Washington. Tant que les intérêts de ce « lobby israélien » concorderont avec ceux de la puissance mandataire et de ses alliés, il n’y aura aucun problème et la puissance de tutelle pourra même consentir à se laisser chahuter par les portefaix locaux. Ne soyons pas dupes, le Premier ministre israélien, qui se rend à la Maison Blanche jusque dans le bureau Ovale pour quémander ses nouveaux avions F-35, n’est pas le maître de celui qui les lui accorde (ou les lui refuse) et les lui finance, par-dessus le marché. Le Premier ministre israélien, qui doit faire endosser ses émissions de bons du trésor israélien, n’est pas le maître de celui qui les rejette ou les achète.

 

Ce lobby comprend des magnats de la finance qui font affaire sur les places financières israéliennes et américaines, blanchissent l’argent sale et spéculent sur certains marchés licencieux interdits d’accès en Amérique et en Europe. Ce lobby comprend aussi des magnats de l’industrie de l’armement, dont les entreprises israéliennes sont des sous-traitants, privilégiés comme le sont les sous-traitants canadiens, incidemment. Ce lobby est constitué de magnats des communications, fournisseurs (pour les premiers) et investisseurs (chez les seconds), avides des gros profits qu’offrent l’immobilier et l’armement. Bref, tous ce beau monde est en bonne compagnie et fait bien peu de cas de ce petit peuple de pestiférés, le peuple palestinien. De tels lobbys d’interpénétration des intérêts économiques, financiers, industriels et politiques existent dans plusieurs États américains. La Californie possède, elle aussi, son lobby. Dit-on, pour autant, que le lobby californien dirige la politique américaine et mondiale ? Non ; c’est la classe capitaliste monopoliste américaine qui dirige les destinées de l’impérialisme américain.

 

Voilà pourquoi je ne crois nullement que le lobby israélien à Washington dirige les destinées des États-Unis d’Amérique. Ces lobbyistes sont des agioteurs qui se meuvent à l’intérieur des balises que leur fournit l’expansionnisme américain et dans les limites que leur impose ce petit peuple valeureux accroché à sa terre d’où il ne veut pas déguerpir, j’ai nommé le peuple palestinien. Personne n’aurait pu choisir peuple plus courageux pour représenter les damnés de la terre capables d’affronter la puissante alliance occidentale empêtrée dans ses contradictions économiques, sociales, idéologiques et politiques.

 

Les experts qui prétendent que le lobby israélien à Washington dirige le monde, tirant les ficelles électorales des présidents, sénateurs et représentants américains, prennent la proie pour l’ombre, mystifient et brouillent les cartes pour que nous ne puissions voir que c’est bien l’empire américain qui agit, complote, espionne, tue et mène la guerre au Moyen-Orient par Mossad et « Tsahal » (FDI) interposés et que, quand la colonie ne suffit plus à la tâche, alors l’empire se déplace et attaque lui-même l’Irak et l’Afghanistan.

 

Un lobby de pression n’est qu’une forme d’organisation et d’intervention dont se dote une classe dominante pour défendre ses intérêts économiques ; cherchez l’intérêt économique, et vous trouverez l’explication du comportement politique.

 

C’est la tête américaine qui dirige la queue israélienne du dragon impérialiste. S’il faut frapper la queue c’est en touchant la tête que l’on viendra à bout du dragon.

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 23:33

Le document n’a pas été filtré par Wikileaks. C’est le Guardian de Londres qui se l’est procuré directement (28 novembre) : un câble transmis quelques jours avant par le ministère israélien des affaires étrangères à ses ambassades dans dix pays européens. Il contient l’ordre du ministre Avigdor Lieberman de trouver d’ici fin janvier environ 1000 personnes qui agiront en « amis d’Israël ».

Elles devront être « recrutées parmi des journalistes, universitaires, étudiants et militants soit juifs soit chrétiens ». Elles seront informées par des fonctionnaires israéliens pour intervenir en faveur d’Israël par des articles, lettres et interventions dans des assemblées publiques. Elles devront non seulement recevoir des messages mais en faire une active promotion.

Les principaux centres de cette campagne seront cinq capitales européennes : Londres, Paris, Berlin, Madrid et Rome. Là, « les ambassades israéliennes recevront des fonds pour recruter aussi des professionnels : sociétés spécialisées en relations publiques et lobbyistes ». Elles auront comme tâche de renforcer l’action des « amis d’Israël » en diffusant des messages politiques sur des arguments comme la position israélienne à l’égard des Palestiniens et la violation des droits de l’homme en Iran.

Le ministère des affaires étrangères suggère en outre aux ambassades en Europe d’organiser mensuellement des événements publics de haut niveau en faveur de la politique israélienne et d’inviter des personnages influents à visiter Israël. Lieberman lui-même rencontrera le mois prochain ses ambassadeurs dans les pays européens pour donner une impulsion à cette nouvelle « offensive dans les relations publiques ».

Interviewé par le Guardian à propos de ce document, un fonctionnaire israélien s’est refusé à commenter la découverte. Il a cependant déclaré : « Evidemment nous cherchons toujours de nouvelles façons d’améliorer nos communications, il n’y a rien d’étrange à cela ». Il a ainsi précisé qu’il « existe une préoccupation particulière sur la façon dont Israël est vu à l’étranger, en particulier dans certains pays d’Europe occidentale ».

Une nouvelle offensive de propagande du gouvernement israélien est donc en train de se préparer, focalisée dans les principales capitales européennes, parmi lesquelles Rome. Pourquoi en ce moment ? On se souviendra que, bien que la propagande soit une denrée quotidienne (pas seulement pour Israël), la dernière grande campagne israélienne fut lancée en décembre 2008 pour présenter l’opération « Plomb durci » contre Gaza comme une action défensive. Il n’est pas difficile de comprendre quel est l’objectif de cette nouvelle campagne : convaincre l’opinion publique italienne et européenne que non seulement Israël mais aussi les pays européens sont menacés par l’Iran. En préparant ainsi l’opinion à accepter comme inévitable une nouvelle guerre, encore plus catastrophique, au Moyen-Orient. Il faudra nous en souvenir quand les « amis d’Israël », recrutés par Lieberman, commenceront leur offensive sur les journaux et dans les talk show.

 

Il manifesto, 4 décembre 2010

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Source : Mondialisation.ca

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : "LE CRI DU PEUPLE" : Stéphane Parédé : "L'AVOCAT DES PAUVRES ET DES OPPRIME-E-S"
  • Contact

Recherche

Liens