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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 20:01
Rena Dourou : "L’Aube Dorée a depuis longtemps, en toute impunité, imposé sa loi "
Rena Dourou : "L’Aube Dorée a depuis longtemps, en toute impunité, imposé sa loi "

La députée de Syriza, a été agressée, ce matin, sur la plateau de la chaîne grecque Antenna 1, par un député de Chryssi Avghi, l’extrême-droite néofasciste, lors d'un débat en vue des législatives du 17 juin prochain. Elle réagit en exclusivité pour l’Humanité.fr.

Rena Dourou, vous avez été agressée sur un plateau télévision par un député de Chryssi Avghi. Pourquoi ? L’extrême-droite se sent-elle décomplexée suite aux résultats des élections du 6 mai ?

Rena Dourou. L’extrême droite se sent surtout décomplexée en raison de la politique menée par les deux partis qui sont au pouvoir depuis des décennies, leur peu de considération pour la politique d’immigration. En fait, les socialistes et les conservateurs ont laissé faire les fachos dans les banlieues dites « difficiles » où l’Aube Dorée a depuis longtemps, en toute impunité, imposé sa loi, c’est-à-dire sa violence contre les étrangers, en présentant cette violence comme une « solution efficace » face à l’ immigration.

Pourquoi Syriza et le KKE ont-ils été visés lors de cet acte de violence ?

Rena Dourou. Ces deux partis ont été visés parce que la Gauche a toujours été la cible préférée de l’extrême droite. Mais pour ce qui est de SYRIZA, il faut souligner que la rhétorique électorale adoptée récemment par la Nouvelle Démocratie [le parti de droite, NDLR] à l’égard de notre parti, emploie un argumentaire qui fait penser à un retour aux origines d’une droite dure, avec des relents d’anticommunisme primaire...

Comment la situation politique évolue-t-elle en Grèce ?

Rena Dourou. La crise économique est en train de se transformer en crise de démocratie, comme on l’avait déjà souligné depuis le début de la crise de la dette. Il n’est aujourd’hui plus seulement question de sauver l’économie mais notre démocratie.

 

 

http://www.humanite.fr/rena-dourou-laube-doree-depuis-longtemps-en-toute-impunite-impose-sa-loi

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:59
Alexis Tsipras : « Angela Merkel n'est pas la propriétaire de l'Europe »
Alexis Tsipras : « Angela Merkel n'est pas la propriétaire de l'Europe »

Alexis Tsipras a été reçu par les députés du PCF et du Front de gauche à l'Assemblée nationale ce lundi après-midi. Le leader de Syriza, coalition la mieux placée dans les intentions de vote des Grecs avant les législatives du 17 juin, appelle les Européens à rompre avec l'austérité et à changer de stratégie pour l'Union européenne.

Le chef de la coalition de gauche s'est exprimé aux côtés de Pierre Laurent, président du Parti de la gauche européenne, et Jean-Luc Mélenchon, candidat Front de gauche à la dernière présidentielle française. Il a affirmé que le sort de la Grèce devait se décider dans les urnes grecques et non à Berlin, chez la chancellière allemande Angela Merkel, à Francfort, siège de la Banque centrale européenne, ni à Washington, au FMI.

"La Grèce est un pays souverain"

"La Grèce est un pays souverain. Ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons avancer vers un référendum ou non. Mme Merkel doit comprendre qu'elle est un partenaire comme les autres (...) dans une eurozone sans locataire ni propriétaire", affirmait le leader de Syriza avant de se rendre à Berlin ce mardi.

 

Vidéo l'Humanité.fr : "Mme Merkel n'est pas la propriétaire de l'Europe"

 

http://www.humanite.fr/monde/tsipras-la-grece-est-souveraine-cest-elle-de-decider-496984

 

Les législatives devront sanctionner le plan d'austérité imposé à la Grèce par l'Union européenne, le FMI et la BCE. "Il n'y a rien à négocier dans le mémorandum. On ne négocie pas avec l'enfer. Ce qu'il s'agit de rediscuter, ce n'est pas le mémorandum, mais la dette publique", a-t-il fait valoir.

Quant à François Hollande, qu'Alexis Tsipras souhaitait rencontrer, le leader de Syriza explique "comprendre qu'il ne veuille rencontrer que des chefs de gouvernement". Mais, prévient-il, "François Hollande ne pourra renier facilement ses promesses, sinon il deviendra Hollandreou." Il reprend ainsi le jeu de mot de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. "François Hollande doit comprendre qu'il lui faudra répondre à des questions cruciales. Si le peuple français a envoyé Nicolas Sarkozy en vacances au Maroc, c'est pour faire une autre politique que celle de Nicolas Sarkozy."

 

Vidéo de l'Humanité.fr : Alexis Tsipras et les promesses de François Hollande

 

 

 

http://www.humanite.fr/monde/tsipras-la-grece-est-souveraine-cest-elle-de-decider-496984

 

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:58
Grèce: Syriza contre-attaque aux critiques de Daniel Cohn-Bendit
Grèce: Syriza contre-attaque aux critiques de Daniel Cohn-Bendit

Exclusivité l'Humanité.fr.  Dans une lettre que nous révélons ce vendredi, Syriza, par la plume de sa députée Rena Dourou, répond aux attaques répétées à son encontre du député Vert allemand au Parlement européen Daniel Cohn-Bendit.

Syriza a décidé de ne plus rien laisser passer des jugements de Daniel Cohn Bendit à son encontre. Ce vendredi,  la députée grecque Rena Dourou a démonté les arguments de l'euro-député qui amalgame les propositions du parti de la gauche radicale avec celui d'Aube dorée, parti néo-nazi grecque, et qui déforme et dénigre les propositions du mouvement mené par Alexis Tsipras ("C’est un programme de mensonge. C’est complètement idiot. Et c’est de la folie").

Pour des raisons électoralistes

"Vous, une icône de la révolte de mai 68, vous avez choisi comme cible, au cours de votre conférence de presse aux côtés du représentant des Verts grecs, M. Chrysogelos, la gauche, SYRIZA, et non pas les socialistes ou les conservateurs qui, pourtant, sont responsables de la faillite actuelle de notre pays! Pour des raisons électoralistes, c’est-à-dire rejeter une coalition des Verts avec la gauche, vous avez choisi de vous tourner contre SYRIZA, en ridiculisant et en déformant son programme et ses propositions", écrit Rena Dourou.

Cohn-Bendit fait le jeu des deux partis au pouvoir depuis 38 ans

Cette dernière réfute dans le programme de Syriza la proposition d'«un salaire minimum à 1.300 euros», comme l'assure Daniel Cohn Bendit. Elle s'érige ensuite contre le "peu de respect pour le peuple grec et ses institutions démocratiques" du député européen qui prédit le pire, en cas de victoire de Syriza le 17 juin lors des législatives: "Les gens, à qui elle aura fait des promesses non tenues, descendront dans la rue. Avec le risque de chaos social et de recours à l’armée. Il existe des précédents en Grèce!"

Elle dénonce enfin ces attaques répétées de Daniel Cohn-Bendit à l'encontre de Syriza, reprises "en boucle par tous les médias, surtout ceux qui soutiennent les deux partis au pouvoir depuis 38 ans. Ce sont les mêmes médias qui ont passé sous silence vos positions sur le coût de l’armement militaire sur les finances publiques de la Grèce... Un détail certes révélateur qu’aurait dû vous inquiéter..."

 

  • A lire aussi:

"Quel gâchis, M. Cohn-Bendit", lettre ouverte de Rena Dourou, députée Syriza

"Angela Merkel n'est pas propriétaire de l'Europe", Alexis Tsipras

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:55
Merci la Grèce
L’éditorial de Jean-Paul Piérot. "Le peuple grec vient de donner à l’Europe tout entière une magnifique leçon de démocratie, de maturité politique et de courage."

Le peuple grec vient de donner à l’Europe tout entière une magnifique leçon de démocratie, de maturité politique et de courage. Les deux partis qui ont dominé la vie politique pendant des décennies – le parti socialiste Pasok et la droite Nouvelle Démocratie – ont conduit le pays au bord du gouffre avant que les politiques d’austérité, dictées par la troïka (Commission européenne, FMI et la BCE), ne commencent à l’y précipiter tout à fait. Leur discrédit a été sanctionné dans les urnes, clairement, puissamment, calmement. Tous les dirigeants européens et des institutions financières qui se sont employés pendant des semaines à menacer, à faire la leçon, tels des docteurs Diafoirus, sur l’air d’il n’y a pas d’alternative à la saignée, se sont également disqualifiés.

La dévastation sociale qui a été imposée, au nom du remboursement de la dette et du renflouement des banques, aux salariés, aux retraités, à la jeunesse aurait pu – il y a des exemples ailleurs – favoriser un vote de repli, de vaine protestation. Il n’en a rien été. En plaçant largement en tête Syriza et son chef de file, Alexis Tsipras, les Grecs ont choisi la gauche qui propose une alternative progressiste, sociale et démocratique à la politique d’austérité.

L’espoir vient, ont répété les militants de la gauche pendant toute la campagne. Aujourd’hui, l’espoir est là pour la Grèce, mais aussi pour l’Europe. Rarement scrutin national n’avait été autant observé dans toute l’UE que celui qui vient d’ouvrir une brèche dans l’eurolibéralisme. Bien sûr, dimanche, les grands prêtres de la politique d’austérité étaient rongés d’inquiétude, et ils avaient raison de l’être. Mais, dans toute l’Europe, chez les salariés, au sein d’une gauche qui ne renonce pas à la transformation sociale, le vote grec est une excellente nouvelle. Il ouvre la possibilité de remettre en cause, à une échelle beaucoup plus vaste, le dogme de l’Europe libérale, de la concurrence libre et non faussée, que les Français rejetèrent par référendum, il y a tout juste dix ans. À cette époque, les dirigeants européens et Nicolas Sarkozy avaient réussi à étouffer un temps la démocratie. Elle rejaillit avec une force décuplée du côté d’Athènes. Le combat pour l’Europe sociale prend une nouvelle vigueur. Merci la Grèce.

 

http://www.humanite.fr/merci-la-grece-563599

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:54
Tsipras, conscience grecque et clairvoyance européenne
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AP
Ses adversaires le décrivent comme un démagogue prêt à quitter la zone euro. Alexis Tsipras est en fait un pro-européen convaincu, sûr que l’Union est menacée d’éclatement si elle reste sourde au désarroi des peuples.
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:53
La force de Syriza : avoir investi le terrain social en profondeur

L’implantation de Syriza dans le paysage politique grec n’est pas seulement médiatique. Depuis 2012, face à la crise humanitaire qui a frappé 
le pays, la formation politique s’est implantée en créant une structure basée sur des valeurs de solidarité et d’échange.

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:51
Un souffle d’espoir 
pour tourner la page 
de l’austérité
Photo Orestis Panagiotou/AFP
Avec six points d’avance sur Nouvelle Démocratie, Syriza incarne l’aspiration des Grecs
 à la dignité, après cinq années de mise sous tutelle par la troïka. Syriza, obtient 149 siège et frôle la majorité absolue de 151 députés.

Mise à jour: les résultats définitifs. Syriza a largement obtient 149 élus, il manque deux sièges pour décrocher la majorité absolue au Parlement, d'après les résultats quasi définitifs publiés lundi. Au total, sept partis sont représentés à la Vouli. Syriza (gauche radicale) 36,34% 149 sièges. Nouvelle démocratie (conservateurs) 27,81% 76 sièges. Aube dorée (extrême-droite) 6,28% 17 sièges. To Potami (La Rivière, centriste) 6,05% 17 sièges. KKE (communiste) 5,47% 15 sièges. Grecs indépendants (droite) 4,75% 13 sièges. Pasok (Parti socialiste) 4,68% 13 sièges. Participation: 63,87%.

Athènes (Grèce), envoyée spéciale. Il y avait hier soir à Athènes quelque chose de léger dans l’atmosphère, qui éclairait les visages et réchauffait les cœurs. Après cinq années de calvaire social, de gâchis économique et de tutelle politique, le peuple grec a exprimé un rejet sans appel des politiques d’austérité qui ont laissé le pays exsangue. Ils ont placé leurs espoirs bien à gauche, en offrant une victoire historique à Syriza. Avec 35,38 % des suffrages, selon les premières projections officielles, sondages sortis des urnes, le parti d’Alexis Tsipras devance largement la Nouvelle Démocratie du premier ministre conservateur, Antonis Samaras (28,93 %), sévèrement sanctionné. Si les électeurs ont entendu l’appel de Tsipras à donner à la gauche anti-austérité un mandat clair, une ombre terrible plane, comme au printemps dernier, sur ces élections : c’est le score des néonazis d’Aube dorée, qui arrivent en troisième position (6,35 %), devant les libéraux de To Potami (5,69 %). Concurrencés par Syriza, les communistes du KKE, avec 5,28 %, maintiennent leur base électorale et seront représentés au Parlement. De leur côté, les sociaux-démocrates du Pasok, autour de 5 %, paient au prix fort leur participation à la coalition d’Antonis Samaras. Les Grecs indépendants (souverainistes) recueillent 4,69%. À l’heure où ces lignes étaient écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.

Les politiques de privatisation
ont provoqué une véritable
crise humanitaire

Première impression, il y a dans ce scrutin dont les résultats résonnent sur tout le continent un irrépressible élan de dignité. Par-delà les clivages politiques et les bulletins choisis dans l’isoloir, tous les électeurs rencontrés hier nous ont fait part du sentiment d’humiliation suscité par la mise sous tutelle du pays par la troïka (Banque centrale européenne, FMI, Commission européenne). Dans le laboratoire grec, les politiques de privatisations, de démantèlement du droit du travail, de précarisation, de compression des dépenses sociales ont provoqué une véritable crise humanitaire, sans pour autant alléger le fardeau de la dette, passé 115 % du PIB en 2009 à 175 % aujourd’hui. Dans ces conditions, comment les Grecs auraient-ils pu acquiescer aux exhortations déplacées à consentir encore de nouveaux « sacrifices » ?

« Mettre fin à la trahison
de ceux qui ont vendu
la Grèce à vil prix »

En prônant la renégociation et l’effacement partiel d’une dette non viable, Alexis Tsipras est paradoxalement apparu comme le responsable politique le plus réaliste. « J’ai l’espoir que ma patrie se libère de la dictature des marchés. Les Grecs ne sont pas les profiteurs paresseux décrits pour justifier le choc d’austérité que nous avons subi. Les responsables de cette faillite sont les usuriers qui se font de l’argent sur la dette. Unies, les forces de gauche peuvent ouvrir un autre chemin, non seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe », nous confiait avant de se rendre aux urnes Kostas Katramanos, un habitant de Petroupouli, ville de la banlieue rouge d’Athènes. Ancien cadre de l’industrie pharmaceutique, passé par trois interminables années de chômage, il a vu ses revenus divisés par trois depuis 2011. En votant pour Syriza, cet ancien électeur du KKE dit aussi vouloir « mettre fin à la trahison de ceux qui ont vendu la Grèce à vil prix ». C’est sans doute là l’une des clés de cette victoire de la gauche anti-austérité. Elle a su promouvoir de nouveaux visages, qui tendent un cruel miroir aux vieux responsables politiques jugés corrompus, dogmatiques et serviles face aux injonctions de la troïka.

Après cette large victoire, pour Syriza et pour Alexis Tsipras, le plus difficile commence aujourd’hui. La gauche s’est engagée à former, qu’elle dispose ou non de la majorité absolue au Parlement, « un gouvernement de tous les Grecs ». Avec une extrême droite tapie en embuscade, Syriza n’a pas le droit à l’erreur. Dans les bureaux de vote d’une école d’Ambelokipi, près du stade de football qu’occupe le Panathinaïkos, les militants d’Aube dorée pariaient déjà, hier, sur l’échec. « Tsipras ne fera rien pour les pauvres, pour ceux qui ont vu leurs retraites et leurs salaires amputés. Le seul espoir pour nettoyer la Grèce des immigrés, sortir de l’euro et retrouver les fondements de notre civilisation chrétienne, c’est Aube dorée », écumait Hélène, une nostalgique de la dictature des colonels, entrée dans l’organisation néonazie il y a cinq ans alors qu’était entériné le premier plan d’austérité.

Guetté à Bruxelles et à Berlin, attendu au tournant par ses adversaires politiques autant que par une partie de l’oligarchie qui redoute ses promesses de justice sociale et fiscale, Alexis Tsipras espère pouvoir compter sur la mobilisation du peuple grec pour imposer la renégociation de la dette et rompre avec des choix néolibéraux destructeurs. C’est sans doute là que réside le plus grand défi pour Syriza, jeune parti au fragile enracinement social et militant. Par-delà les frontières du pays, c’est aussi l’avenir européen d’une gauche capable de se confronter aux forces de l’argent qui se joue sur la scène grecque. Les attentes sont immenses, la tâche est prométhéenne.

 

http://www.humanite.fr/un-souffle-despoir-pour-tourner-la-page-de-lausterite-563582

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:47
Grèce : les six travaux d'Alexis Tsipras

Elections grecques De grands défis attendent Alexis Tsipras

De grands défis attendent Alexis Tsipras (Crédits : Reuters)

 


Au lendemain de sa victoire électorale, le leader de Syriza doit désormais faire face à de grands défis. Voici les six principaux qui l'attendent.

 

Après sa nette victoire électorale, mais privé de majorité absolue, Alexis Tsipras va devoir débuter ce matin un travail digne d'un titan. Voici les principales tâches qui l'attendent.

1. Elire un président de la République

On l'a un peu oublié, mais cette élection anticipée avait pour première fonction de trouver un nouveau chef de l'Etat. Le mandat de Karolos Papoulias arrive à expiration et la précédente Vouli (parlement) n'a pas été capable d'élire son successeur avec une majorité des trois cinquièmes. La tâche sera cette fois a priori plus simple pour Alexis Tsipras car s'il faut une majorité absolue aux deux premiers tous de cette seconde élection pour élire un président, au troisième tour, la majorité relative suffit. Avec 149 sièges, Syriza est donc en mesure de choisir son président. L'élection sera néanmoins intéressante, car elle va permettre de donner le ton. Alexis Tsipras pourra en effet ainsi tester sa capacité à construire une majorité. On peut imaginer que, dans l'accord avec les Grecs Indépendants, un nom pour le prochain président a été trouvé. Il devrait pouvoir être élu dès le premier tour le 6 février prochain.

2. Constituer un gouvernement

C'est le seul point commun entre Alexis Tsipras et Angela Merkel : ils ont tous deux raté de quelques sièges la majorité absolue... Les discussions n'ont cependant pas trainé. Dès lundi matin, Alexis Tsipras a conclu un accord avec Panos Kammenos, le chef de l'ANEL, le parti des Grecs Indépendants. C'est un parti eurosceptique très à droite mais qui soutiendra Syriza sur sa politique européenne. Le mariage sera  détonnant, mais les deux partis ont déjà collaboré lorsqu'ils étaient dans l'opposition. C'est un message clair envoyé à l'Europe : il faut terminer l'austérité. Voilà pourquoi Syriza a préféré l'ANEL à To Potami, parti centriste sans doute plus proche d'Alexis Tsiprs sur le fond, mais hostile à toute épreuve de force avec l'Europe.

On ignore encore la teneur de l'accord avec l'ANEL, mais il va permettre rapidement à Alexis Tsipras de devenir premier ministre. Cette alliance permet aussi de gagner du temps et d'observer si des défections - fréquentes au parlement grec - ne permettent pas de constituer une majorité absolue seule. En cas de désaccord avec l'ANEL, il sera aussi toujours possible de se rapprocher de To Potami. Mais, d'ores et déjà, l'option d'une nouvelle élection est écartée pour le moment. C'est un acte de pouvoir fort qu'a lancé Alexis Tsipras.

3. Négocier un délai de grâce avec la troïka

L'idée de Syriza est de se laisser un peu de temps pour négocier avec les partenaires européens une restructuration ou un rééchelonnement de la dette. Le problème, c'est que les finances publiques grecques ne permettent d'attendre longtemps sans argent frais. L'excédent primaire, hors service de la dette, s'est révélé moins élevé que prévu à fin décembre. Il manquera 1,8 milliard d'euros pour boucler le premier trimestre et, en juin, la Grèce doit en théorie, rembourser plus de 6 milliards d'euros d'économie à la BCE qui avait acheté ces bons en 2010 et 2011 dans le cadre du programme appelé SMP.
Le préalable à toute négociation devrait donc être d'obtenir de l'Eurogroupe un prolongement de six mois du « plan de sauvetage » afin de mener à bien les négociations sur la dette. Syriza peut également leur demander de puiser dans les 11 milliards d'euros d'aides initialement destinées aux banques et qui n'ont pas été utilisées. Reste à savoir si les Européens accepteront d'accorder ce délai pour négocier leurs futures pertes sur la dette grecque. D'autant que la troïka avait, avant le lancement du processus électoral, formulé des exigences inacceptables pour Syriza : hausses d'impôts et nouvelles coupes budgétaires.

Dans ce bras de fer, Syriza et la troïka ont chacun quelques atouts dans leur manche. Alexis Tsipras peut décider de suspendre les remboursements de la dette si la troïka se montre trop inflexible. Le calcul serait alors de vivre sur l'excédent primaire et, éventuellement, sur quelques impôts exceptionnels sur les « oligarques. » Le risque d'une nouvelle récession serait important, mais pas certain. La (faible) croissance grecque tient beaucoup au tourisme et ce secteur ne sera que peu impacté par ces décisions. Certes, les agences de notation replaceraient la Grèce en « défaut », mais rappelons que depuis 2010, l'Etat grec n'a plus accès au marché (si on excepte une adjudication à 5 ans au printemps 2014 qui n'est plus aujourd'hui d'actualité).

Reste que la Grèce dépend encore beaucoup des financements à court terme (emprunts à moins d'un an). Si elle fait défaut, elle devra payer des taux exorbitants sur ce marché. Mais le risque principal viendra de la BCE qui a soumis l'accès des banques grecques au programme d'accès à la liquidité d'urgence (ELA) à un accord avec la troïka. En cas de rupture des négociations entre Athènes et ses créanciers, les banques grecques pourraient alors manquer d'euros et l'économie grecque se trouverait asphyxiée. La seule solution serait alors une sortie de l'euro pour laquelle Alexis Tsipras n'a pas de mandat populaire. Mais là encore, ce sera une guerre des nerfs : la BCE prendra-t-elle le risque de provoquer un « Grexit » qui mettrait en danger l'édifice entier de l'euro en créant un dangereux précédent ? Les créanciers maintiendront-ils leurs exigences au risque de tout perdre ? Et Alexis Tsipras tentera-t-il le diable au risque de se retrouver à cours d'argent ?

4. La négociation avec les créanciers

Si Alexis Tsipras obtient un délai de grâce de la troïka, une nouvelle phase de négociations va s'ouvrir. Le nouveau gouvernement a trois demandes principales : alléger le poids de la dette dans le budget de l'Etat, stopper la politique d'austérité et gérer rapidement la situation de pauvreté en Grèce par un « plan humanitaire. » Les trois éléments sont liés : sans réduction du poids de la dette dans le budget national, l'excédent primaire est incapable d'être utilisé au bénéfice de l'économie et de la société grecque.

Les créanciers de la Grèce sont désormais très majoritairement les Etats membres de la zone euro ou des institutions européennes (MES et BCE), ainsi que le FMI. Ils ne veulent entendre à priori parler d'aucune coupe dans le stock de dette, autrement dit, ils refusent de réduire le capital à rembourser. Ils refusent donc pour eux-mêmes ce qu'ils ont imposé en 2012 aux investisseurs privés qui, alors, rappelons-le, avait perdu jusqu'à 75 % de leur mise. Il est vrai que beaucoup de gouvernements, à commencer par ceux de la France et de l'Allemagne se sont engagés à ne pas perdre un centime dans les prêts à la Grèce devant leur opinion publique.

Syriza a cependant des solutions pour « préserver » le capital des créanciers. Alexis Tsipras peut proposer de rallonger encore les maturités des prêts qui ont été accordés et réduire les intérêts (cela a déjà été fait en 2013). Il peut également proposer un système de swap où le remboursement de la dette est gagé sur la croissance. Dans ce cas, les créanciers ne pourront plus demander avant tout un excédent budgétaire, ils seront intéressés avant tout à la prospérité du pays. Mais ces solutions seront difficiles à faire accepter, notamment à une Allemagne qui y voit une tentative d'échapper à la discipline budgétaire. Là encore, la menace du défaut unilatéral sera, in fine, l'arme la plus redoutable pour les Européens qui verraient s'effondrer l'ensemble de l'édifice (certes assez bringuebalant) construit depuis 2011.

Le principal problème de ces négociations sera sans doute les titres détenus par la BCE. L'institut de Francfort prétend qu'ils doivent être remboursés sans broncher. Syriza estime que, s'appuyant sur un précédent irlandais, il est possible d'aménager cette dette.
L'autre question délicate sera celle du suivi de la Grèce. L'Allemagne n'est absolument pas prête à abandonner une forme de surveillance des finances publiques helléniques, mais Alexis Tsipras a proclamé dimanche sur la place Panepistimiou que la « troïka appartenait au passé », autrement dit qu'il n'y aura plus de tutelle sur la Grèce. Le prix à payer d'une restructuration de la dette sera peut-être le maintien de certains engagements vis-à-vis de l'Europe. Mais il faudra, pour le nouveau premier ministre le faire accepter à son parti et à ses électeurs.

A lire : l'interview de Yanis Varoufakis, pressenti pour diriger les négociations.

5. Maintenir l'unité de Syriza et de sa coalition

Dans les discussions avec l'Europe, Alexis Tsipras devra sans doute faire des concessions pour en obtenir d'autres. Ce sera aussi le cas lors des négociations avec d'éventuels alliés politiques. Il sera alors délicat de faire accepter ces concessions à un parti qui a déjà accepté beaucoup de concessions pour « recentrer » le parti. La tâche d'Alexis Tsipras sera de maintenir une unité toujours précaire : Syriza était encore, voici trois ans, une simple coalition de partis indépendants et parfois divergents dans leurs thèses (maoïstes, troskystes, réformateurs, altermondialistes). Le nouveau premier ministre devra aussi prendre garde de ne pas décevoir un électorat qui attend beaucoup de lui. Le précédent du Pasok reste dans toutes les mémoires.

6. Sauvegarder les banques

Les banques grecques signalaient depuis quelques semaines une baisse des dépôts dans leurs caisses. Alexis Tsipras va devoir éviter toute panique pour ne pas voir la situation financière des banques grecques se dégrader. En cas de crise bancaire, sa situation dans les négociations avec l'Europe sera plus délicate, car il dépendra davantage du programme ELA.

 

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150126tribd99c39fa2/grece-les-six-travaux-d-alexis-tsipras.html

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:44
Alexis Tsipras : "la troïka, c'est du passé ! "

Elections grecques Alexis Tsipras a tenu son premier discours de victoire

Alexis Tsipras a tenu son premier discours de victoire

 


Dans son discours de victoire, Alexis Tsipras a proclamé la fin de l'austérité et tenté de ménager l'Europe.

 

Devant des milliers de militants regroupés sur la place Panepistimiou, au centre d'Athènes, devant l'université, Alexis Tsipras, a prononcé son discours de victoire. Majorité absolue ou pas, le leader de Syriza a parlé en chef de gouvernement. Il a estimé que « ce soir, le peuple grec a fait l'histoire. » Pour lui, « l'Europe change, nous tournons la page. »

L'adieu à l'austérité

Les premiers mots d'Alexis Tsipras ont été pour mettre une fin symbolique à l'austérité. « La troïka appartient au passé », a-t-il proclamé avant de déclarer que le « peuple grec avait mis fin par son vote, au mémorandum », autrement dit au protocole d'accord signé avec les créanciers en mars 2012. « Le pays laisse derrière lui l'austérité, la catastrophe, l'autoritarisme et l'humiliation », a indiqué celui qui pourrait être le prochain premier ministre grec. Et de conclure : « notre victoire est celle des nations européennes qui lutte contre l'austérité. »

Ne pas rompre avec l'Europe

Alexis Tsipras a cependant promis de ne pas rompre avec l'Europe. « Nous allons coopérer avec nos partenaires pour trouver une solution qui soit bénéfique pour tous. Il n'y aura pas de conflits avec nos partenaires européens », a-t-il affirmé, avant de préciser qu'il entendait lancer un plan économique sur 4 ans en toute responsabilité budgétaire et sans creuser les déficits.

Antonis Samaras reconnaît sa défaite

Alexis Tsipras - dont le parti n'est pas certain d'avoir la majorité absolue - a déjà été félicité par Martin Schulz, le président du parlement européen et par le premier ministre sortant, Antonis Samaras, qui a ainsi reconnu sa défaite. Un peu plus tôt, ce dernier avait prononcé un court discours où il affirmait « respecter la décision du peuple grec » et « espérer que ses prédictions ne se révèlent pas vraies. »

 

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150125trib03c718076/alexis-tsipras-la-troika-c-est-du-passe.html

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 19:42
Alexis Tsipras devient Premier ministre et défie l'Europe

Elections grecques Alexis Tsipras lors de la cérémonie d'investiture au palais présidentiel d'Athènes.

Alexis Tsipras lors de la cérémonie d'investiture au palais présidentiel d'Athènes. (Crédits : Reuters)

 


Le leader de Syriza a été officiellement nommé premier ministre au lendemain de sa victoire électorale. ce matin, il avait signé un accord avec les Grecs Indépendants. En préférant cette alliance à celle des centristes pro-européens, Alexis Tsipras lance un défi aux dirigeants de la zone euro.

 

C'est fait. Alexis Tsipras s'est rendu cet après-midi au palais présidentiel à Athènes pour être officiellement nommé par le président Karolos Papoulias. Il a prêté serment sans la bible et sans la présence de l'archevêque d'Athènes - et c'est une première en Grèce - et est ainsi devenu officiellement le nouveau chef du gouvernement du pays. Le premier d'une formation issu du mouvement communiste. Et ce n'est pas un détail. Le premier ministre sortant Antonis Samaras a refusé de le rencontrer lors de la transmission des pouvoirs.  A 40 ans, Alexis Tsipras devient aussi le plus jeune premier ministre de l'histoire grecque depuis Epaminondas Deliyoryis, nommé premier ministre en 1865 à l'âge de 36 ans.

Alliance avec les Grecs Indépendants

Il est vrai qu'Alexis Tsipras n'aura pas perdu de temps. Après une réunion d'un quart d'heure ce matin, Syriza et l'ANEL, le parti des Grecs Indépendants, ont annoncé un accord de coalition pour former un gouvernement. L'ANEL a obtenu 4,75 % et 13 élus lors du scrutin d'hier. La nouvelle coalition disposera donc d'une majorité de 11 sièges relativement confortable. Rien ne peut donc empêcher Alexis Tsipras de devenir premier ministre dans les prochains jours.

 

Défi à l'Europe

 Avec cette alliance, Alexis Tsipras envoie un message fort à l'Europe : il n'est pas prêt à faire des concessions sur le terrain de la restructuration de la dette et de l'abandon de l'austérité. En choisissant comme partenaire l'ANEL plutôt que les centristes europhiles de To Potami, Syriza engage un véritable bras de fer avec l'Europe. Et en fait l'élément pivot de sa future politique. D'emblée, le ton est donné.

 

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150126trib137344b8f/alexis-tsipras-defie-l-europe-en-s-alliant-avec-les-eurosceptiques-de-droite.html

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